Le député Farba Ngom devrait être édifié ce jeudi sur sa demande de libération provisoire pour raisons médicales. Le président du collège des juges d’instruction près le Pjf va statuer sur sa requête motivée par les conclusions d’un deuxième rapport d’expertise médicale qui souligne que «l’état de santé de M. Mouhamadou Ngom n’est pas compatible avec le milieu carcéral».Par B. SAKHO – 

Jour de vérité pour Farba Ngom… Le président du collège des juges d’instruction près le Pool judiciaire financier (Pjf) va statuer sur la demande de liberté provisoire pour des raisons médicales, ce jeudi, introduite par Farba Ngom. Pour les avocats du député-maire des Agnams, c’est à une issue heureuse qu’ils s’attendent cette fois-ci, même si le Parquet s’est toujours opposé à une telle éventualité lors de la publication du premier rapport d’expertise médicale.
Or, il y a eu deux rapports médicaux qui assurent que l’état de santé de M. Ngom est incompatible avec la détention. Le dernier, qui a suivi celui du Pr Alassane Mbaye, publié en juin, qui est une contre-expertise médico-légale menée par trois sommités de la médecine sénégalaise, à savoir Dr Ousmane Dièye, Pr Papa Saliou Mbaye et Pr Serigne Maguèye Guèye, alertait sur un éventuel risque de «mort subite nocturne», si des mesures médicales urgentes ne sont pas prises pour libérer le député. Ils avaient partagé un tableau clinique alarmant du détenu écroué depuis le 27 février, en même temps que Tahirou Sarr. Ils ont été mandatés par le Pool judiciaire et financier pour un examen approfondi de Farba Ngom le 31 juillet 2025. Leur diagnostic révèle un syndrome d’apnée obstructive du sommeil sévère, jusque-là méconnu et non pris en charge, associé à une cardiopathie débutante et à de multiples comorbidités (diabète ancien, obésité, antécédents cardiovasculaires). Sans oublier des palpitations épiso­diques, des malaises itératifs, dyspnée d’effort, une fatigue chronique et une somnolence diurne. L’écho Doppler cardiaque a d’ailleurs confirmé une dilatation modérée de l’oreillette gauche et de l’aorte thoracique ascendante, renforçant la gravité du tableau. Ils sont arrivés à alerter sur des «complications évolutives graves» dont une issue fatale pourrait survenir de façon soudaine.
A la suite de cette contre-expertise, qui «ne laisse aucun doute sur les risques liés à son maintien en détention», ses avocats ont déposé une demande de liberté provisoire pour raisons médicales le 25 août dernier. C’est ce jeudi que le juge Idrissa Diarra, qui dirige le collège des juges d’instruction financiers, va statuer sur cette requête de la défense, qui avait soumis une requête identique lors de la première expertise. Mais, le Parquet financier et l’Agent judiciaire de l’Etat s’étaient opposés à cette demande et avaient demandé une contre-expertise dont les conclusions ont suscité les réactions des structures de la Société civile comme la Raddho, Amnesty, Afrkajom Center, qui avaient demandé la libération du député. La présidente de la Commission nationale des droits humains (Cndh), Amsatou Sow Sidibé, a saisi le Pool judiciaire financier, le 2 septembre, pour demander qu’il lui soit accordé une liberté provisoire ou son placement en résidence surveillée pour qu’il puisse être soigné.
Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt pour «blanchiment d’argent, association de malfaiteurs et complicité d’escroquerie» sur un montant de 31 milliards de francs Cfa à la suite d’un rapport de la Centif. Après plu­sieurs tentatives de cautionnement infructueuses pour sortir de Rebeuss, le député-maire des Agnams est face à son destin…

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