Déterminés à poursuivre le combat judiciaire pour que leur client, Ousmane Sonko, soit de la course à la présidence de la République, ses avocats ont décidé de déposer un rabat d’arrêt, à la suite de la dernière décision de la Cour suprême. Celle-ci, qui est définitive, met hors de course le leader de l’ex-parti Pastef, mais ses conseils ne l’entendent pas de cette oreille.Par Amadou MBODJI –

Les avocats de Ousmane Sonko ne veulent pas entendre parler d’«inéligibilité». Et c’est pourquoi ils comptent déposer un rabat d’arrêt pour, disent-ils, «rétablir dans ses droits notre client» en vue de la prochaine Présidentielle du 25 février 2024, pour laquelle ils croient que Ousmane Sonko remplit les conditions pour y participer.

Les avocats de Ousmane Sonko attendent de recevoir la notification de la décision de la Cour suprême, soutiennent-ils, pour introduire un rabat d’arrêt.  C’est ainsi qu’ils comptent s’investir sur le terrain judiciaire en ne baissant pas les bras, malgré la double décision que la Justice sénégalaise a rendue et qui n’est pas favorable à leur client. L’une est relative à la condamnation de leur client pour diffamation, qui a été prise avant que, quelques heures plus tard, le  Conseil constitutionnel n’invalide sa candidature à l’élection présidentielle. Malgré  la décision de la Cour suprême confirmant la con-damnation  de leur client dans le procès l’opposant au ministre du Tourisme et des loisirs, Mame Mbaye Niang, et portant un nouveau coup aux espoirs de l’opposant de participer à l’élection présidentielle du 25 février 2024, les avocats de Ousmane Sonko croient dur comme fer que leur client est éligible et (est) électeur en vue de la prochaine élection présidentielle en s’inscrivant en faux contre les arguments faisant état de son «inéligibilité».

Soulignant que le maire de Ziguinchor a retrouvé l’intégralité de ses droits civils et politiques depuis le 14 décembre 2023, date à laquelle le président du Tribunal d’instance hors classe de Dakar, le juge Ousmane Racine Thione, a annulé sa mesure de radiation des listes électorales, Me Ciré Cledor Ly et ses confrères, qui représentent le leader de l’ex-parti Pastef, estiment qu’il  faut une nouvelle procédure de radiation pour exclure M. Sonko des listes électorales. Alors que le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature de Ousmane Sonko au motif que son dossier de candidature était incomplet en l’absence d’attestation de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), une des 9 pièces devant composer le dossier de candidature à la Présidentielle. Le parrainage du leader de l’ex-parti Pastef n’a pas été, donc, contrôlé. Ce qui amène un des avocats de l’opposant à faire dans la dénonciation. «Le dossier a été ouvert et vérifié en l’absence du mandataire de Ousmane Sonko, ce qui constitue une violation flagrante de la loi», a eu à déplorer Me Ciré Clédor Ly.
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