Pour mettre fin aux dérives qui ont cours dans la presse, le Cnra (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) et le Cored (Conseil pour le respect des règles d’éthique et de déontologie) vont unir leurs forces. L’objectif de ces deux structures est d’avoir une presse de qualité, animée par des acteurs crédibles.

Le Cnra (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) et le Cored (Conseil pour le respect des règles d’éthique et de déontologie) ont décidé de mutualiser leurs forces pour rendre «plus crédible» la presse sénégalaise qui, selon ces deux structures, est marquée par des «dérives» ces temps-ci. C’est Babacar Diagne, président du Cnra, qui a donné l’information hier à la suite d’une séance  de travail qu’il a eue avec Mamadou Thior, président du Cored. «Ensemble nous ferons mieux. Il y a beaucoup de manquements», a déclaré Babacar Diagne qui souligne qu’ils ne vont pas réprimer, mais ils vont mettre en avant la pédagogie pour ramener les éventuels fau­tifs dans le droit chemin.
Si le Cnra fait de la régulation et le Cored de l’autorégulation, les deux structures ont eu à travailler dans le cadre des dernières élections. Recevant beaucoup de plaintes, le Cored dit avoir instruit une dizaine d’affaires et rendu six avis. «C’était un métier respectable. (Aujourd’hui) si on parle de journalistes, nous rasons les murs», s’est montré inquiet Mamadou Thior, qui informe que la Commission de distribution de la carte nationale de presse commencera à faire son travail en fin décembre. Mais que la nouveauté est qu’il faudrait un quitus du Cored pour espérer se faire délivrer la carte nationale de presse, dit Mamadou Thior. Et ce dernier de reconnaître ces derniers temps, avec surtout l’avènement des réseaux sociaux, les difficultés de faire «le distinguo entre celui qui est acteur des médias ou pas». Pour lui, il s’agit de travailler dans une nouvelle synergie. Ce, d’autant que le Tribunal des pairs du Cored connaît des plaintes adressées au Cnra. «C’est pour prévenir, assainir», dira M. Thior.
Voulant faire «en sorte d’avoir une presse irréprochable, respectée», Mamadou Thior de dire qu’il n’est pas question «de se laisser infiltrer par les non professionnels». «Il y a une déprofessionnalisation», déplore M. Thior. Qui rajoute : «Nous allons voir les textes au-delà du Code de la presse. C’est en vue de travailler à assainir la presse et à la professionnalisation.»

Non-respect des droits élémentaires
Déplorant le manque de professionnalisme et le non-respect du droit à l’image des enfants, M. Thior est décidé, avec Babacar Diagne, à extirper de la presse des maux dont elle souffre. Si le Cnra dit privilégier le dialogue, il dispose d’une gamme de sanctions que l’organe de régulation peut mettre à exécution, qui va du retrait de licence, des amendes aux suspensions des organes de presse. Un nouveau cahier de charges sera soumis aux pa­trons de presse et une convention, informe Babacar Diagne, qui annonce qu’une rencontre sera organisée demain, à laquelle seront conviées les partis concernés.