Démarrage du dialogue politique : CONCERTENSIONS – Boycott du Pds, absence de Rewmi et de Pastef

Les partis de l’opposition ont répondu hier à l’appel du ministre de l’Intérieur. Sauf le Pds, Rewmi et Pastef. Mais de façon générale, les membres du Frn qui étaient présents ont réclamé une Commission indépendante pour diriger le dialogue politique. Les parties prenantes se retrouveront jeudi prochain pour finaliser les termes de référence du dialogue.
Le dialogue politique a été lancé hier. Une grande partie de l’opposition regroupée au sein du Front de résistance nationale (Frn) y était. Mais certains partis ont zappé le ministre de l’Intérieur. Il s’agit du Pds qui a boycotté et récusé Aly Ngouille Ndiaye, de Rewmi de Idrissa Seck et de Pastef de Ousmane Sonko. Mais le coordonnateur du Frn, Moctar Sourang, Mamadou Diop Decroix ou encore Issa Sall ont participé à cette première rencontre. L’opposition présente a pourtant récusé Aly Ngouille Ndiaye à sa manière, en prônant la mise en place d’une Commission paritaire dans le cadre du dialogue politique. Le Front de résistance nationale qui en a fait la proposition hier, à l’ouverture du dialogue politique, veut que cette entité soit «indépendante» et «équidistante» des partis politiques. D’ailleurs, Mamadou Diop Decroix et Cie souhaitent que cette commission soit dirigée par des personnalités indépendantes choisies d’un commun accord. Faire une telle proposition, selon le ministre de l’Intérieur, n’est pas exclu «s’ils parviennent à convaincre». Aly Ngouille Ndiaye estime que les partis politiques peuvent faire toute sorte de propositions, des amendements relativement à l’avant-projet des termes de référence sur le dialogue politique. Après avoir écouté les uns et les autres, le ministre a conclu qu’il n’y a pas de divergences fondamentales. Ainsi, après avoir salué la participation de l’essentiel de la classe politique, il a lancé un appel au Parti démocratique sénégalais, absent de la rencontre, tout comme Rewmi de Idrissa Seck, Pastef de Ousmane Sonko. «Le Pds a fait une déclaration disant qu’il ne participe pas parce que je suis là. Et puisque je suis encore là, ils ne participeront pas, si c’est la seule raison. Mais je pense que dans l’intérêt du pays, ils doivent venir participer. Si vous ne participez pas, votre préoccupation ne sera pas prise en compte, elle ne sera pas défendue. Je pense qu’ils peuvent venir participer et, dans cette participation, récuser le ministre de l’Intérieur», a-t-il demandé.
Decroix : «Il ne sert à rien de revenir sur le passé»
Mamadou Diop Decroix, membre du Front de l’opposition, qui continue de récuser le ministre de l’Intérieur, s’est dit cependant «très intéressé par cette initiative». Mais il a fait comprendre à Aly Ngouille Ndiaye que si ces concertations avaient eu lieu avant la Présidentielle, toutes ces contestations postélectorales n’auraient jamais eu lieu. Toutefois, le secrétaire général d’And/jëf souhaite que la page du passé soit tournée. «Il ne sert à rien de revenir sur ce qui s’est passé avec des déclarations du genre ‘’le président a gagné les élections. Il a perdu’’. Ça ne vaut plus la peine. Qu’on parle maintenant des solutions aux problèmes», a-t-il plaidé. Un discours d’apaisement qui lui a valu une ovation de l’assistance. Sur la mise en place d’une Commission indépendante réclamée par l’opposition, Benoît Sambou, représentant de l’Apr, précise : «Il faut que nous évitions la désinformation et les amalgames. On ne saurait dénier au ministre en charge des Elections d’être le maître d’œuvre du dialogue politique. Ce format ne saurait être changé parce que c’est le format que nous avons choisi.» Amsatou Sow Sidibé, elle, a proposé la mise sur pied d’un Comité d’observation de la concertation avec des personnalités connues pour leur qualité «intrinsèque». Ce comité, explique-t-elle, serait chargé d’organiser, d’encadrer les discussions, mais aussi d’en assurer le suivi et l’évaluation. En attendant, les partis doivent s’organiser en 3 pôles : la majorité, l’opposition et les non-alignés. Les plénipotentiaires sont convoqués le 16 mai pour valider les termes de référence et fixer le calendrier des travaux.
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