«La Cnts tient à dénoncer vigoureusement la précipitation notée dans le déménagement de certains ministères au pôle urbain de Diamniadio sans une prise en charge correcte des préoccupations et attentes des travailleurs, qui à l’arrivée, sont pratiquement laissés pour compte dans un environnement qui ne garantit point le minimum acceptable.» Tels sont les propos du Secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, lors de la conférence de presse que ladite confédération a tenue ce samedi à son siège. Après avoir dénoncé la précipitation notée dans le déménagement de certains à Diamniadio, la Cnts a en outre exigé de l’Etat «le report de sa décision», l’ouverture dans les meilleurs délais de «concertations franches et sincères» avec tous les partenaires sociaux concernés et les usagers du service public sur ce déménagement et «une prise charge correcte» des préoccupations et attentes formulées par les travailleurs. Des préoccupations qui tournent essentiellement autour de trois points : transport, restauration, logement. «Si vous prenez un seul agent ou un cadre, l’ensemble de son salaire ne lui permettrait pas de faire le déplacement jusqu’à la fin du mois, encore moins de manger à l’heure du repas. Le seul restaurant qui existe actuellement donne les plats à 2200 francs Cfa, le petit déjeuné à 800 francs Cfa. Les 10 jours font 30 000 francs Cfa. Personne ne peut vivre à ce rythme, surtout si vous payez la location», note Amadou Lamine Karé, le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’élevage.
Pour la Cnts, la subvention du carburant, la réduction des tarifs du péage pour les travailleurs disposant d’un véhicule et ne résidant pas à Diamniadio, la mise à disposition de bus pour ceux qui ne sont pas véhiculés, la subvention conséquente des tickets de restauration et la politique d’habitat social pour faciliter aux travailleurs l’accès au logement sont des préalables au transfert de certains ministères à Diamniadio. «Que le Premier ministre prenne en charge l’ensemble de ces préoccupations. Qu’il parle avec Dakar Dem Dikk pour mettre à la disposition des travailleurs des bus pour des rotations régulières ; subventionner les repas. Et dans le long terme qu’il essaye de mettre à la disposition des travailleurs des habitations, sinon des terrains. Ces travailleurs ne peuvent pas rejoindre Diam­niadio. Ils n’ont pas les moyens de quitter Dakar chaque jour pour aller à Diamniadio», fait remarquer M. Karé.
Cela dit, la Cnts attire aussi l’attention du gouvernement sur la nécessité d’une gestion cohérente du service public qui pourrait être désarticulé avec l’éparpillement de certains services ministériels dans un contexte d’inachèvement du processus de dématérialisation de la gestion des dossiers des agents de l’Etat. «Le déménagement ne devrait en aucun cas entraîné des lourdeurs et lenteurs administratives dans le traitement des dossiers des usagers du service public», soulignent-ils.
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