En visite à Dakar dans le cadre de sa tournée africaine qui a pris fin samedi, le secrétaire d’Etat américain a tenu une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères du Sénégal. A cette occasion, des questions liées à la démocratie et à la sécurité ont été abordées. Antony Blinken s’est félicité du modèle de démocratie sénégalais.Par Dieynaba KANE

  – Le secrétaire d’Etat américain a terminé sa tournée africaine par le Sénégal, samedi. Comme ses prédécesseurs et les anciens Présidents, Dakar est la seule étape francophone de ce périple. C’est un signe de la vitalité démocratique sénégalaise et l’importance de ce pays dans une sous-région secouée par plusieurs crises d’ordres sécuritaire et institutionnel. Et les égards américains se sont manifestés à travers les questions abordées, liées aux infrastructures, à la sécurité, la dé­mo­cratie et la santé. D’ailleurs, lors de la rencontre de Antony Blinken avec les autorités sénégalaises, quatre protocoles d’entente ont été signés pour plus d’un milliard de dollars, soit 581,4 milliards de francs Cfa pour des projets dans les infrastructures routières et la sécurité publique. «Ce protocole d’accord devrait permettre à l’Agence des travaux et de gestion des routes de construire (…) un système de gestion du trafic routier», annonce Antony Blinken. Il va permettre la construction de plusieurs ponts, à Ziguinchor et Tobor (Sud du pays), pour créer un corridor commercial entre le Sénégal et les pays voisins. Le protocole d’accord signé à Dakar concerne aussi la future autoroute qui va relier Dakar à Saint-Louis, un segment d’une autre autoroute, entre Dakar et Rosso, à la frontière du Sénégal avec la Mauritanie.
Cette coopération économique, si on en croit le secrétaire d’Etat américain, est le fruit de la démocratie sénégalaise dont il s’est félicité. «La bonne gouvernance et l’Etat de droit sont en fait payants pour les citoyens de manière concrète, comme par exemple une économie résiliente et inclusive ou une société pacifique et pluraliste. Etant donné le leadership du Sénégal dans l’Union africaine dont il aura la présidence l’année prochaine, à la Cédéao. Le Sénégal est dans une très bonne position pour aider à faire progresser la démocratie et la sécurité en Afrique de l’Ouest et à travers tout le continent», a-t-il déclaré, lors de la conférence de presse conjointe tenue avec le ministre des Affaires étrangères. Toutefois, Antony Blinken a précisé que, même si le Sénégal est une «démocratie forte en Afrique subsaharienne», on «ne peut pas prendre ces valeurs comme des acquis». Il a ainsi appelé «à continuer à protéger les libertés et à offrir des espaces d’expression aux différentes opinions».
Lors de cette rencontre, il a été aussi question de la forte présence de la Chine, ces dernières années, au Sénégal. Aïssata Tall Sall a joué la carte de l’assurance. Ainsi elle soutient: «Est-ce qu’il y a un choix à faire entre les Etats-Unis et tous les autres ? Nous avons une diplomatie de souveraineté selon laquelle nous n’excluons personne, mais aussi dans laquelle nous avons des partenaires historiques. On ne va pas jeter les anciens pour les nouveaux. On fait avec tout le monde, chacun selon ses intérêts, l’essentiel étant que nous puissions nous entendre.»

Soutien des Etats-Unis pour la production de vaccins anti Covid-19
Avant de quitter notre pays, le secrétaire d’Etat américain s’est rendu à l’Institut Pasteur de Dakar. Une visite au cours de laquelle, il a annoncé le soutien des Etats-Unis pour la production de vaccins anti-Covid-19, grâce à un investissement de 3 millions de dollars.
Revenant sur cet investissement, M. Blinken informe que les Etats-Unis se sont «engagés à aider et à travailler étroitement avec le Sénégal pour augmenter les capacités à produire des vaccins, parce qu’augmenter les capacités de production locales permet de distribuer plus facilement les vaccins et de sauver des vies». Et d’ajouter : «Même si nous travaillons sur le Covid-19, nous savons qu’il y aura d’autres pandémies dans le futur. Nous devons trouver des moyens de travailler ensemble à un système mondialisé de sécurité sanitaire renforcée et ainsi prévenir plus efficacement le risque d’une nouvelle pandémie.»
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