Les Sénégalais, pour faire valoir leur droit de consommateurs, devront payer les services s’ils se sentent lésés. C’est en tout cas la décision prise par Sos consommateurs, l’association dirigée par Me Massokhna Kane. Ce, pour faire face au mépris dont ils sont victimes de la part de l’Etat et des populations en général.

Zappée lors du lancement du dialogue national tenu mardi dernier à la présidence de la République, l’Association Sos consommateurs qualifie cet acte de mépris. Dans un communiqué, Me Massokhna Kane et ses camarades soutiennent que le président de la République Macky Sall «n’a aucune considération pour les associations de consommateurs». Sos consommateurs n’est pas seulement en colère contre l’Etat, mais aussi contre les Sénégalais qui «ne se défendent pas et ne se soucient guère de ce que font les associations de défense des consommateurs». Ainsi, pour faire face à ce mépris de l’Etat central et des populations en général, Sos consommateurs a décidé «de ne plus participer aux rencontres organisées par l’Etat et ses démembrements». Vis-à-vis des populations, l’association a choisi «d’opérer une transition pour fonctionner désormais comme les autres associations de par le monde». Dans leur document, Me Massokhna Kane et ses camarades informent qu’ils vont «abandonner le bénévolat au profit d’un service payant pour les abonnés lésés qui auront besoin de nos services».
Par ailleurs, les membres de cette association consumériste précisent que ce n’est pas la première fois qu’ils sont ignorés de la sorte. Ils rappellent qu’il en était «de même lorsqu’il s’était agi en 2015 de la nomination des membres du Conseil économique, social et environnemental qui comptait même des marabouts, des imams (ce qui est une bonne chose)». Selon eux, il n’y avait aucune «trace des associations de consommateurs». Pourtant, soulignent-ils, «depuis des décennies, celles-ci défendent dans un bénévolat pur et dur, avec ses propres moyens, les populations sans défense, face à la délinquance économique de plus en plus importante des producteurs de biens et services».
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