Départ de la Force Barkhane : La France dégage du Sahel

«A l’issue de consultations (…), nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel», a dit le Président Macron lors d’une conférence de presse, annonçant la «fin de Barkhane en tant qu’opération extérieure» et la mise en œuvre «d’une alliance internationale associant les Etats de la région».
Le «temps est venu» d’amorcer «une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel», a déclaré le chef de l’Etat pendant une conférence de presse à l’Elysée.
Estimant que le rôle de la France n’avait jamais été de se substituer aux Etats africains, Emmanuel Macron a indiqué que des discussions auront lieu dans les prochaines semaines pour fixer le «nouveau cadre» de l’intervention au Sahel.
«La présence durable dans le cadre d’opérations extérieures de la France ne peut pas se substituer au retour de l’Etat et des services de l’Etat à la stabilité politique et au choix des Etats souverains», a souligné le Président français.
Des consultations à ce sujet vont être menées d’ici la fin du mois de juin avec les Etats-Unis et les partenaires européens de la France, ainsi qu’avec les pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie), a indiqué Emmanuel Macron.
La lutte contre le terrorisme sera faite «avec des forces spéciales structurées autour de (l’opération) Takuba avec évidemment une forte composante française – avec encore plusieurs centaines de soldats – et des forces africaines, européennes, internationales», qui «aura vocation à faire des interventions strictement de lutte contre le terrorisme», a précisé le Président français.
Le Président Emmanuel Macron vient donc de signer l’acte de décès de Barkhane en tant qu’opération extérieure. Barkhane, lancée le 1er août 2014 – après l’opération Serval qui avait permis de stopper l’avancée jihadiste -, est le plus gros déploiement de militaires français à l’étranger, et qui étaient engagés aux confins des frontières du Mali, du Niger et du Burkina. Sept années d’opérations contre deux groupes terroristes rivaux, l’Etat islamique au grand Sahara, et Al-Qaïda au Maghreb islamique, et au cours desquelles 50 soldats français ont perdu la vie.
L’intervention française va désormais connaître une transformation radicale et en profondeur qui passera par la fermeture de bases de l’Armée française… Lesquelles on ne sait pas encore et encore moins à quelles échéances. Les détails du retrait français devraient prochainement être annoncés. C’est en tout cas la fin de la présence des troupes conventionnelles françaises au Sahel.
Le Président Emmanuel Macron indique qu’il souhaite désormais donner la priorité à la lutte contre les jihadistes par les forces spéciales. Les forces spéciales, c’est la force Sabre, composée de 350 commandos des trois Armées, chargés de neutraliser les chefs terroristes. Ces soldats d’élite seront épaulés par les commandos européens de la force Takuba déjà présents au Sahel, mais aussi par les forces spéciales des Armées partenaires. Le total de ces forces spéciales, par nature très discrètes, ne devrait pas excéder un millier d’hommes, une empreinte sans commune mesure avec ce que représente Barkhane et ses 5 100 soldats.
Rfi