L’ancien ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables, Thierno Alassane Sall, n’a pas démissionné. Il a été démis de ses fonctions pour «des raisons non liées à des valeurs mais pour des raisons de performance», a révélé hier, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, face au Grand jury de la Rfm.

Le Premier ministre prend le contre-pied de Thierno Alassane Sall. Face au Grand jury de la Radio future média (Rfm), Mahammed Boun Abdallah Dionne a précisé que l’ancien ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables, qui a quitté le gouvernement au mois mai 2017, n’a pas démissionné. Il a été limogé.
«Ce monsieur n’a pas démissionné. Il a été démis par le chef de l’Etat devant moi. Nous étions trois. Il a été démis pour des raisons non liées à des valeurs mais pour des raisons de performance», a expliqué le Premier ministre. Avant d’évoquer les raisons. «Quand on vous donne des objectifs, vous allez à Paris, vous travaillez avec des équipes de Total comme d’autres, vous rentrez à Dakar, un objectif est donné en matière de délais. Les services de Total viennent des mois ici, travaillent avec des experts sénégalais, les textes sont prêts et quand les textes sont prêts, vous demandez 15 jours de plus au Premier ministre. Vous demandez, parce qu’il y a une incidence financière, que tel ministre puisse regarder, alors que nous avons pris l’engagement, invité même les partenaires en question pour que, après, ce travail soit terminé pour signer. Un manager c’est la décision. Si vous n’arrivez pas à décider, le chef de l’Etat n’a pas besoin d’un tel collaborateur. Le chef de l’Etat a démis ce monsieur. Et il le sait», a martelé le chef du gouvernement Dionne.
Après son départ de l’attelage gouvernemental, Thierno Alassane Sall, qui dirige aujourd’hui la «Répu­bli­que des valeurs», un mouvement politique, avait demandé une commission d’enquête parlementaire sur le contrat de Total. A ce propos, assure Mahammed Boun Abdallah Dionne, «il n’y a aucune vérité cachée. Le code pétrolier est clair. Le Premier ministre et les ministres ne travaillent pas dans le néant. Le code pétrolier régit ce genre de documents. Et ce sont les mêmes documents qui sont signés. On en a aujourd’hui au moins 10 contrats qui sont en cours. Ce sont les mêmes, selon les mêmes conditions. Donc, où est le problème. S’il y a une commission d’enquête parlementaire, si le Parlement le souhaite, nous sommes prêts, il n’y a aucun problème. Il n’y a rien à cacher».
La balle est dans le camp des députés.
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