Se conformer à la loi interdisant la publicité des produits de dépigmentation dans les médias audiovisuels, c’est l’appel que le Cnra a lancé. Le Conseil national de régulation dans un document demande aux radios et télévisions «l’arrêt de la diffusion de tous les messages publicitaires relatifs aux produits de dépigmentation».

Les résultats de l’étude réalisée par l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida) faisant état de 67% de femmes sénégalaises qui s’adonnent à cette pratique, a fait réagir le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Le Cnra a invité les médias audiovisuels au respect strict de la loi interdisant la publicité des produits de dépigmentation. Dans un document l’autorité de régulation rappelle que «la diffusion, par les médias audiovisuels (radios et télévisions), de messages publicitaires relatifs aux produits de dépigmentation, est interdite par la loi ». D’après le Cnra, selon «l’article 112 de la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant code de la presse : sont interdits les messages publicitaires relatifs à la promotion des produits cosmétiques de dépigmentation». Constatant que cette loi est constamment violée au Sénégal, le Cnra a fait part de ses observations aux radios et aux télévisions «pour l’arrêt de la diffusion de tous les messages publicitaires relatifs aux produits de dépigmentation». Il invite également «les éditeurs qui n’ont pas encore signé des contrats de sponsoring ou autres, à refuser toute offre de publicité relative à ces produits». Dans son document, le Cnra met en garde aussi les médias. Il les rappelle que «l’entité titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes radio est responsable du contenu des émissions qu’elle diffuse». Ainsi le Cnra «appelle les éditeurs audiovisuels à prendre les mesures appropriées pour ne pas diffuser des messages publicitaires concernant les produits dont la publicité ou la promotion fait l’objet d’une interdiction législative ou règlementaire ou à mettre un terme définitif à de pareils manquements».
L’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle, dirigée par le professeur Fatoumata Ly, a montré dans une étude les ravages que fait la dépigmentation au Sénégal. Lors d’un panel organisé il y a 10 jours, elle avait plaidé  pour l’interdiction de la vente de produits cosmétiques de dépigmentation. La dermatologue, qui lutte contre ce problème de santé publique depuis plusieurs années, ne cesse de demander aux autorités étatiques de prendre des mesures pour interdire la commercialisation de ces produits cosmétiques. Cet appel au respect de la loi interdisant la publicité de ces produits par le Cnra, peut être considéré comme un pas dans cette lutte. Reste à savoir si les autorités vont aller plus loin en interdisant l’importation et la commercialisation de ces produits qui font des ravages.