Khalifa Sall et Karim Wade ont déposé en même temps leurs dossiers de candidature au Conseil constitutionnel. Mais entre les militants des deux camps, c’était la guerre des banderoles et des mots.

C’était déjà une habitude dans les manifestations de l’opposition que «Khalifistes» et «Karimistes» se mènent une guerre des pancartes. C’était aussi le cas hier devant le Conseil constitutionnel. Et pourtant, les deux ont choisi de déposer «symboliquement» en même temps leurs dossiers de candidature. Vers 16h, les deux camps scandaient ensemble : «Khalifa candidat ! Karim candidat !». Mais quelques minutes plus tard, l’adversité prend toute sa place avec des «Khalifa candidat !» d’un côté, et des «Karim candidat ! Karim day bokk par la force !». Et chaque partie voulait que sa banderole soit plus visible que celle de l’autre. Il s’en est suivi une petite altercation entre militants.
Oumar Sarr, accompagné de Decroix, au sortir du Conseil constitutionnel, déclaré : «Nos documents sont à l’intérieur sans aucune sécurisation. On a posé là-bas nos 66 mille 820 parrainages, mais c’est dans des classeurs. Et puis, ils ont attaché et nous les avons laissés là-bas. Notre clé a été copiée sur un disque dur, nous savons comment les choses se passent, nous le pratiquons depuis. Ils peuvent récupérer autrement même s’ils effacent devant nous. Il n’y a aucun document qui manque. Et nous avons bon espoir, mais aussi nous n’avons aucune illusion», dit-il.
Babacar Thioye Ba, mandataire de Khalifa Sall, accompagné de Idrissa Diallo, a informé avoir déposé la déclaration de candidature signée par le candidat lui-même, accompagnée de 9 pièces, comme prévu par le Code électoral. «Nous avons déposé le nombre requis par la loi. Il n’a jamais été question de penser que cette candidature soit déclarée irrecevable. Aujourd’hui le vrai sujet, c’est de préparer nos équipes pour la campagne électorale et finaliser notre projet que nous allons présenter aux électeurs», a-t-il souligné, invitant le ministre de l’Intérieur, la Cena et le Cnra à prendre «dès à présent les dispositions nécessaires» afin de permettre à Khalifa Sall d’exercer «la plénitude des droits attachés à son statut de candidat».
S’agissant d’une éventuelle alliance entre Khalifa Sall et Karim Wade, Babacar Thioye Ba se veut clair : «S’il y a une alliance, c’est dans le cadre de mutualisation du combat pour la sécurisation du processus électoral. Mais pour les projets et candidatures, tous les deux restent candidats. Et c’est ça qu’il faut retenir.»
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