Cette année scolaire, qui vient de démarrer, risque d’être mouvementée. 48 heures après la rentrée, le Cusems va déposer un préavis de grève pour exiger la matérialisation des accords.Par Dieynaba KANE –
L’année scolaire a démarré officiellement hier avec la rentrée des élèves. Mais, le Cusems, lui, a fait sa rentrée par l’annonce d’un dépôt de préavis de grève dès aujourd’hui. Le syndicat dirigé par Abdoulaye Ndoye reproche au gouvernement le non-respect de ses engagements. Lors d’une conférence de presse hier, il a dénoncé l’attitude des autorités. Dans un extrait de la conférence de presse mis en ligne par Dakaractu, M. Ndoye déclare : «Tout le monde l’aura constaté, c’est à quelques encablures de la rentrée scolaire que le gouvernement tente d’abuser l’opinion en annonçant une relance du monitoring des accords. Dire que le protocole d’accord du 30 avril 2018 a été signé et, depuis lors, 3 ans 6 mois se sont écoulés ; nous avons eu plusieurs séances de monitoring.»
Pour le Secrétaire général dudit syndicat, «le monitoring est révolu, ce qui reste c’est la matérialisation des accords». Par conséquent, prévient-il : «Le Cusems ne se laissera point distraire, le seul gage de la stabilité du système réside dans l’instauration d’un système de rémunération juste et équitable.»
Rappelant que la lutte que son syndicat mène «depuis 10 ans s’inscrit dans le cadre du combat pour l’application d’une justice distributive», M. Ndoye souligne que leur «combat s’articule autour de l’équité et de la justice sociale». Ainsi d’après lui, «les agents de l’Etat doivent être traités avec impartialité, justice et équité». D’ailleurs, souligne-t-il, «l’immobilisme sur cette question nodale traduit le manque de volonté coupable et inacceptable des autorités». Ce, ajoute-t-il, «d’autant plus que l’Etat a rompu depuis longtemps, le pacte selon lequel le régime indemnitaire serait gelé en attendant son ajustement». A l’en croire, «à la tête du client, des indemnités sont octroyées».
Face à la presse, les syndicalistes du Cusems ont aussi fait savoir que «la mise en position de stage par la formation à distance, une des solutions structurelles pour régler le problème de la mobilité professionnelle, constitue une exigence, dès lors que l’argument de la cherté de la facture exigée par la Fastef ne tient plus la route».
Autre fait dénoncé, c’est l’enveloppe dégagée pour la confection des tenues scolaires. Et Abdoulaye Ndoye de fustiger : «On ne trouve pas 500 millions pour la paix mais, comme par un tour de magie, on trouve 30 milliards pour confectionner des tenues scolaires qu’aucun acteur sérieux du système ne trouve prioritaire.» Le Cusems, qui tient au respect des accords signés avec le gouvernement, soutient que c’est le seul gage pour une année scolaire apaisée.
Les syndicalistes exigent, entre autres, «l’effectivité de l’externalisation du prêt Dmc, le reversement des maîtres d’éducation physique dans le corps de professeurs d’enseignement moyen en éducation physique, la création du corps des administrateurs scolaires, l’octroi de parcelles non viabilisées, la fin des lenteurs administratives et de toutes les conséquences induites…».
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