Le service départemental des Eaux et forêts de Thiès mène depuis lundi une opération de nettoiement pour «éradiquer» les dépôts sauvages d’ordures ménagères dans la forêt classée située à l’ouest de la Cité du Rail, a constaté l’Aps. Appuyé dans cette opération par l’Unité de gestion des déchets solides (Ucg) et la Sococim, il veut arriver à «éradiquer» les dépôts sauvages, a indiqué le commandant Badara Thioune, chef du secteur des Eaux et forêts de Thiès.
Les riverains et les occupants de la forêt classée de Mbour 4 Extension, à cheval sur la voie de contournement de la ville de Thiès, participent à cette opération. Situé sur le plateau de Thiès, dans la périphérie de la ville, ce massif forestier a été classé depuis 1934 par l’Admi­nis­tration coloniale, a indiqué le commandant Thioune.
Depuis quelques années, des camions viennent jeter des déchets sur une partie de sa superficie, la transformant en dépotoir. Ibrahima Mbaye, responsable du Pôle de gestion des déchets de Thiès, démembrement de l’Ucg, a noté qu’en cinq jours, l’Ucg avait enlevé 3 500 tonnes grâce aux trois camions de 20 tonnes et à la pelle mécanique mobilisés pour cette opération. Les bennes effectuent en moyenne 35 rotations par jour, et devraient épuiser ce dépôt de 800m de long sur 30 à 40 m, au bout de cinq jours, soit vendredi. «Ceux qui viennent déposer des ordures viennent de la ville», a souligné Souleymane Diémé, président du Collectif de Mbour 4 Extension, un des deux collectifs d’occupants de la forêt classée.
Il a fait part de l’engagement des riverains à accompagner l’action des Eaux et forêts dont la finalité est de contribuer à l’amélioration de leur cadre de vie.
Les populations riveraines sont les principales victimes de ces dépôts sauvages, dont une partie des immondices arrivent jusqu’aux habitations situées en contrebas, a-t-il dit. Les habitants avaient déjà nettoyé la zone, avant qu’elle ne soit à nouveau salie par des camionneurs qui y débarquent nuitamment. Il ajoute qu’ils sont prêts à participer à toute opération de reboisement de la forêt classée. Selon M. Diémé, cette superficie tapissée d’ordures est constituée de parcelles à usage d’habitation que le chef de l’Etat Macky Sall avait promises, depuis un an, de déclasser pour les céder à leurs occupants.
L’inspecteur régional des Eaux et forêts de Thiès, le lieutenant-colonel Birame Dieng, a assuré que les dispositions avaient été prises pour que la forêt ne soit plus à nouveau colonisée par les déchets. Toutes les charrettes qui avaient été trouvées sur place avaient été arrêtées, a-t-il dit, avant d’inviter les populations riveraines à la collaboration, en dénonçant les auteurs de cette dégradation de l’environnement. Il rappelle que le dépôt d’ordures dans une forêt classée est passible d’une amende de 250 mille à 5 millions de francs Cfa et d’une peine de prison ferme d’un mois à deux ans. Le commandant Thioune a assuré que le Service des eaux et forêts n’arrêtera pas le travail cette semaine et compte faire appel à des partenaires pour œuvrer à «l’éradication des dépôts sauvages», avant de travailler à délimiter la forêt classée par le biais d’un rebornage.