La réunion des acteurs politiques d’hier, concernant la date des élections territoriales, n’a rien donné. La question sera désormais soumise à l’arbitrage du président de la République.Par Babacar Guèye DIOP

– Entre la date du 31 janvier 2022 au plus tard, défendue par la majorité, et celle de décembre 2021 proposée par l’opposition, la tenue des élections locales est très incertaine. A Ngor Diarama hier, les 4 heures de concertations n’ont pas suffi pour arrondir les angles entre les acteurs politiques. Le statut quo a été acté par l’équipe du Pr Babacar Kanté qui a constaté que ni la majorité ni l’opposition ne veulent faire des concessions dans leurs positions. La question est donc sur la table du président de la République, conformément à la loi en cas de désaccords dans les concertations sur le processus électoral. Une situation que la majorité impute à l’opposition. «Ils veulent coûte que coûte superposer les opérations, notamment la revue du Code électoral, les inscriptions sur les listes et escamoter totalement les raisons pour lesquelles nous sommes là depuis pratiquement 2 ans, c’est-à-dire l’évaluation du processus électoral. L’opposition veut une chose et son contraire. C’est du dilatoire», a dénoncé Benoît Sambou, chef du pôle de la majorité, joint à la fin de la réunion.

Benoît Sambou : «Nous ne voulons pas que les Législatives soient reportées»
Du côté de l’opposition, l’on persiste à croire que les élections doivent se tenir cette année. «La conséquence, c’est qu’il y a un désaccord sur la fixation des élections. Ce qui démontre l’incapacité de la classe politique à pouvoir trouver des consensus sur des questions majeures. Ce qui est important, ce ne sont pas les arguments techniques, mais les attentes des populations qui veulent que les élections se tiennent en 2021», a réaffirmé Aldiouma Sow, secrétaire aux Elections de Pastef. L’oppo­sition soupçonne le régime en place de vouloir organiser les Locales en janvier 2022 pour provoquer une situation de «fait accompli» et, ainsi, reporter les élections législatives prévues en juin de la même année. Un argument balayé par Benoît Sambou : «On leur a dit que nous allons produire une résolution pour exiger du gouvernement que les Législatives soient tenues à date échue. Nous ne voulons pas que ces élections législatives soient reportées. L’opposition cherche un alibi pour maintenir ce pays dans la tension. Ce n’est pas sérieux.»

Déthié Faye : «L’opposition
d’accord sur des Locales en janvier 2022 si les Législatives sont maintenues»
Lors d’un point de presse de mercredi dernier, le Front de résistance nationale (Frn) a rappelé sa détermination pour que les Locales se tiennent en fin d’année. Mais d’après Déthié Faye, l’opposition avait accepté le principe de l’organisation des élections locales en janvier 2022 si les Législatives ne sont pas repoussées. Cependant, hier, déplore le plénipotentiaire du Pôle des non-alignés, les représentants de l’opposition ont soutenu n’être mandatés que pour évoquer les élections locales.
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