Les commerçants de Diamniadio ne sont pas contents de leur commune. Ils accusent l’institution municipale d’avoir détruit avec l’opération «Surprise» lancée par la mairie, leurs boutiques et cantines au nombre d’une centaine.
Encore des démolitions à Diamniadio. Au désarroi général avec la propagation du coronavirus, les tenanciers de boutiques, magasins et étals de Diamniadio ont vu leur peine doublée. En trois jours d’affilée, ces vendeurs ont vu, à partir de mercredi dernier, leurs lieux de commerce démolis avec l’opération «Surprise» lancée par la mairie de la commune. «Au moment où la Patrie est en train de s’ériger en bouclier contre le Covid-19, la mairie de Diamniadio s’illustre en démolissant des cantines, des sites où des gorgoolus se battaient chaque matin pour obtenir la dépense quotidienne. Et ce, sans discussion préalable ni solution alternative», a fustigé samedi Babacar Sow, Secrétaire général du collectif pour la défense des intérêts des populations de Diamniadio.
Venu au bureau de la presse locale «au nom des victimes», il s’est plaint du fait que les démolitions aient commencé deux jours après les sommations remises aux populations. L’opération concerne les abords de la Route nationale de la commune-carrefour ainsi que la route menant vers le pôle urbain pour une centaine de boutiques et cantines. Gel désinfectant à la main comme pour dire que l’heure est au coronavirus plutôt qu’à autre chose, M. Sow n’a pas manqué d’avertir sur ce que pourrait déclencher cette situation. «La mairie défie l’Etat et plonge Diamniadio dans une situation d’angoisse existentielle, mais nous avons décidé d’être calmes et sereins face à cet affront. Nous nous conformons aux mesures édictées par les autorités en cette période d’Etat d’urgence», a-t-il expliqué, exhortant l’Etat au plus haut à réagir. «La population de Diamniadio demande au chef de l’Etat de confiner la mairie de Diamniadio et de mettre en quarantaine l’ensemble des autorités», a-t-il allusivement distillé pour appeler à l’arrêt les opérations de démolition. «Si la mairie continue, on sera obligé de réagir», a-t-il fini par dire.