Amnesty international a organisé hier un point de presse «pour demander la libération immédiate de Mohamed Mkhaitir». Ce blogueur mauritanien, âgé de 35 ans, a été arrêté le 2 janvier 2014 en Mauritanie. Il a été interpellé après la «publication d’un billet de blog en décembre 2013 sur l’esclavage et la discrimination, notamment à l’égard de la caste des forgerons dont il fait partie», selon un communiqué de presse conjoint, signé par Amnesty international et 31 autres organisations de défense des droits humains. «Mohamed Mkhaitir est le symbole de la répression des militants qui dénoncent la discrimination raciale, mais aussi l’esclavage en Mauritanie. Il est un blogueur qui avait publié il y a à peu près 5 ans un texte pour dénoncer ceux qui utilisent l’islam pour justifier la discrimination», a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagne Afrique de l’Ouest pour Amnesty international. Après cet article, il a été arrêté sans être assisté par un avocat. «Le blogueur est emprisonné en total isolement et a passé près de 6 mois sans pouvoir prendre une douche», relate Mme Diop.
Il faut savoir que M. Mkhaitir a été condamné en décembre 2014 pour apostasie. Baladé entre la Cour d’appel et la Cour suprême de Nouakchott, il a finalement été relaxé le 9 janvier 2017 par la Cour d’appel de Nouakchott qui a annulé sa condamnation à mort. Malgré cette décision du juge d’appel, le blogueur est toujours en détention «dans un endroit secret, sans contact avec sa famille et ses avocats», alerte Mme Diop qui a dit que les 32 organisations signataires de cet appel exigent des autorités mauritaniennes «la libération immédiate et sans condition, mais aussi la sécurité de Mklhaitir une fois libéré». Par ailleurs, François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty international, considère la détention de Mohamed Mkhaitir de «tragique et d’atteinte à la liberté d’expression». «On avait recensé 168 arrestations de défenseurs anti-esclavagistes entre juin 2014 et février 2018. On en est à plus de 175 maintenant», souligne M. Patuel.
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