Détérioration de la santé de l’épouse de Madiambal : Rappel à l’ordre dénonce la mise en danger de la vie de Mabintou


La détention prolongée de Mme Mabintou Diaby Diagne, en dépit de la dégradation de son état de santé, inquiète toujours les organisations de défense des droits de l’Homme, à l’image du mouvement Rappel à l’ordre. Sa coordonnatrice, Fambèye Antigone Diop, lance un cri d’alarme sur son cas et le fonctionnement même de la Justice. Face à cette détérioration jugée «alarmante» de la santé de Mme Diagne, Mme Diop enrage : «Ce maintien en détention est devenu une mise en danger.» Dans un communiqué, Mme Antigone Diop décrit une situation qui aurait dû déclencher depuis longtemps des mesures d’urgence. «Le milieu carcéral n’est pas seulement inadapté pour Mabintou : il met sa vie en péril. Chaque jour de plus derrière ces murs est un jour de trop», affirme-t-elle. Elle évoque, en citant ses proches, un affaiblissement continu, un organisme fragilisé et une incapacité à supporter les conditions de détention.
Selon la coordonnatrice de Rappel à l’ordre, cette situation «contrevient directement aux principes fondamentaux du Droit français, comme aux normes internationales qui imposent la protection de la santé des personnes privées de liberté». Mme Diop rappelle «que les autorités pénitentiaires et judiciaires ont l’obligation de garantir l’intégrité physique des personnes détenues», dit-elle, citant les «Règles Mandela, référence mondiale en matière de respect des droits humains en prison». A savoir «la nécessité d’aménager ou de suspendre une détention lorsqu’elle constitue un danger médical avéré». «Le Droit est clair : la détention ne peut jamais devenir une condamnation à la souffrance ou à la dégradation physique. Quand la santé s’effondre, la Justice doit répondre», rappelle Mme Antigone Diop. Elle interpelle le juge en charge du dossier : «Nous demandons un acte de courage judiciaire. La clémence n’est pas une faiblesse ; c’est une responsabilité lorsque la vie d’une femme est en jeu.» Pour elle, il faut «un sursaut institutionnel». Car, note-t-elle, «l’incarcération, dans l’état actuel, n’apporte rien à la Justice, mais risque d’apporter tout à la tragédie».
Dans son communiqué, Rappel à l’ordre relève que les droits fondamentaux ne s’arrêtent pas aux portes des prisons. «Ce que vit Mabintou Diaby Diagne est un test pour notre conscience collective. Nous ne pouvons pas célébrer les droits humains d’une main et laisser une femme dépérir en détention de l’autre.
Pour l’heure, la santé de Mabinetou Diaby Diagne demeure préoccupante, et son avenir dépend désormais d’une décision judiciaire attendue avec urgence et espoir. Si la prison devient un lieu où l’on risque de mourir faute de soins, alors ce n’est plus la justice qui s’exerce : c’est l’abandon», dénonce Mme Antigone Diop. Cette affaire de Mabintou révèle, selon le mouvement, un problème plus large : «L’incapacité structurelle du système carcéral à prendre en charge les personnes vulnérables.» Rappel à l’ordre prévoit d’organiser, dans les prochains jours, plusieurs actions de mobilisation afin de maintenir la pression.



