La décision du Conseil constitutionnel de s’attacher les services d’experts indépendants en matière électorale, juridique ou informatique ne suffit pas pour Déthié Faye. Dans une lettre adressée au président de l’institution, le coordonnateur de la Coalition Uadc/Wa estime que cette décision est «largement en deçà des attentes de tous ceux qui sont soucieux de l’apaisement du climat politique». Le coordonnateur du Pôle des non-alignés lors des concertations sur le processus électoral d’ajouter : «La validation des parrainages concerne au premier chef les candidats à la candidature. Le fait d’inviter de prétendues personnalités indépendantes et refuser la présence des représentants des candidats est une approche qui ne fera que renforcer la suspicion à l’encontre de votre institution qui continue d’être au centre des controverses. Une telle décision n’est ni au service de la démocratie ni au service de la stabilité de notre pays.»
M. Faye rappelle d’ailleurs que «le législateur, en adoptant la loi 2018-22 portant modification du Code électoral, a voulu prendre en compte les préoccupations exprimées par la classe politique lors des travaux du Cadre de concertation sur le processus électoral (Ccpe)». Selon lui, les trois pôles (Majorité, Opposition, Non-alignés) avaient «fortement recommandé que le Conseil constitutionnel mette en place une commission de contrôle des signatures dans laquelle les représentants des candidats siègent en qualité d’observateurs». Il invite donc les 7 «Sages» à «mesurer l’importance des enjeux en mettant en place une commission dans laquelle chaque candidat à la candidature ayant déposé une liste de parrainage sera représenté».
Il conclut que dans un contexte où «la démocratie sénégalaise est marquée aujourd’hui par une rupture totale de confiance entre acteurs impliqués dans le processus électoral», le Conseil constitutionnel doit jouer un rôle de «décrispation de l’espace politique durant la phase importante de dépôt et de validation des parrainages».
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