Une enquête a permis de mettre à jour un détournement de plus de 7 milliards de Cfa au Trésor. Le Parquet judiciaire financier a confié l’enquête à la Dic, qui a entendu plusieurs agents et des transitaires, ainsi que des fournisseurs. Les investigations suivent leur cours.

Le procureur du Parquet financier est en train de diligenter une enquête sur des faits de faux et usage de faux en écriture publique, escroquerie portant sur des deniers publics et blanchiment de capitaux. Cette affaire aurait, à ce jour, coûté aux caisses de l’Etat un montant estimé à 7 milliards 863 millions 447 mille 70 francs Cfa. Elle implique des agents de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor, en complicité avec des agents de Douane en service à l’agence Dakar Port et des transitaires.

L’affaire est partie d’une plainte enclenchée par le Payeur général du Trésor, Mme Mame Diama Diouf, qui a découvert que des chèques du Trésor, volés au sein de son service, avaient servi à des transitaires et des fournisseurs pour payer des droits de Douane à Dakar Port. Ces chèques reviennent à travers les différents mécanismes au Trésor, où le Payeur général les prend en charge dans sa comptabilité. Or, la majorité de ces chèques font partie d’un lot de 3 carnets de 50 chèques parmi lesquels seuls 9 ont été reçus en paiement des droits de Douane au profit de certaines maisons de transit.

Mme Diouf a expliqué que les transitaires déposent les chèques à la perception de Dakar Port, qui leur délivre des quittances qui leur permettent de faire leurs dédouanements.

Après 10 jours, la perception de Dakar Port envoie à la Recette générale du Trésor, les différents chèques reçus dans sa comptabilité. Ces chèques sont transmis après au Payeur général, qui est le comptable assignataire. Or, au sein de ce service, une mafia s’arrangeait pour que le Payeur général ne reçoive jamais lesdits chèques, pour qu’elle ne découvre pas le pot aux roses. Malheureusement, un crime n’étant jamais parfait, elle est tombée sur un chèque dont le cachet «Bon à payer» était manifestement faux, et a décidé de porter plainte.

Cette plainte a entraîné l’interpellation et l’audition de nombreux agents du Trésor dont des techniciens de surface. Des transitaires ont également été entendus. Ce défilé à la Division des investigations criminelles (Dic) de la police a permis de mettre à jour tout un écheveau de complicités ayant pour objet de piller le Trésor public. L’enquête se poursuit pour déterminer le niveau de complicité dans toute la chaîne.