Deuxième contrôle judiciaire : Prison avortée pour Yérim

Cheikh Yérim Seck, déféré au Parquet sur l’affaire du présumé avortement puis entendu par le doyen des juges, a été placé sous contrôle judiciaire. Il y a une dizaine de jours, le même magistrat-instructeur l’avait aussi inculpé avant de le laisser en liberté pour diffusion de fausses nouvelles.
Cheikh Yérim Seck ne va pas oublier de sitôt ce mois de juin 2020. Le journaliste, qui était entendu dans une affaire de présumé avortement, est placé sous contrôle judiciaire. C’est la deuxième fois en moins de 2 semaines qu’il se retrouve sous contrôle judiciaire. Accusé d’avoir organisé l’avortement d’une fille, le journaliste a été entendu hier par le doyen des juges, qui a ouvert une information judiciaire. Dans son réquisitoire introductif, le ministère public avait demandé qu’il soit placé sous contrôle judiciaire. Une demande suivie par le juge Sall, qui l’avait aussi placé sous le même régime, il y a une dizaine de jours.
En attendant de prouver son innocence et de rétablir son honneur une nouvelle fois souillée par ces accusations de mœurs, l’ex-plume de Jeune Afrique peut se contenter de son bien le plus précieux dans ce contexte : la liberté.
Ngoné Thiam, une commerçante de 29 ans, a accusé Cheikh Yérim Seck de l’avoir mise enceinte. D’après la dame, le journaliste lui a remis 200 mille Cfa pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Ce que Cheikh Yérim Seck a nié. Il a reconnu avoir envoyé cette somme à la dame mais pour l’aider à payer son loyer. Seulement, Yaya Sow, un infirmier déjà arrêté par le passé pour les mêmes pratiques, est entre les mains de la justice. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. C’est la deuxième fois que le patron de Yérimpost est rattrapé par des affaires de mœurs. Au mois de mars 2013, Cheikh Yérim Seck avait été condamné à 3 ans de prison et à verser la somme de 3 millions Cfa dans une affaire de viol en première instance. En appel, sa peine a été réduite à 2 ans de prison et une amende de 10 millions Cfa. Finalement, il n’a fait que 15 mois en prison avant de bénéficier d’une libération conditionnelle.
Après l’affaire Batiplus, c’est la 2ème fois que le journaliste est placé sous contrôle judiciaire. La semaine passée, il était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation. Le doyen des juges n’avait suivi qu’en partie le réquisitoire du procureur. Qui avait demandé l’ouverture d’une information judiciaire et le placement sous mandat de dépôt de Cheikh Yérim Seck. Il avait soutenu sur la 7tv que dans l’affaire Batiplus, la gendarmerie avait saisi 4 milliards dans des magasins de la famille Farès avant de restituer 3,4 milliards à la suite de pression de cette famille. Le journaliste avait même accusé le ministre de la Justice d’être juge et partie dans cette affaire. Car, a-t-il expliqué, le cabinet du ministre de la Justice défend la famille Farès et qu’elle voit toutes ses demandes approuvées contrairement à leur partie. Qui se voit systématiquement refuser toute requête. Le Garde des sceaux avait évidemment démenti ces accusations.