Le commerce est bien, mais le transfert de technologie l’est encore plus. C’est en quelque sorte ce que le Directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a voulu faire comprendre aux Chinois. Pour Youssoupha Diop, c’est cela qui va, en plus de faire jouer au privé national son plein rôle dans le développement, permettre de générer des emplois. Par Malick GAYE –

C’est un acte de séduction dont les deux parties sont consentantes. La Chine, qui a investi plus de 600 milliards de francs Cfa depuis 2013 (chiffre fourni par l’Apix) au Sénégal, ambitionne d’augmenter ces échanges. Une délégation de 37 entreprises est actuellement à Dakar pour trouver les voies et moyens d’augmenter significativement les échanges entre les deux pays. C’est ainsi que la Chambre sino-africaine de Yiwu de la République populaire de Chine a contacté l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (Apix) pour une rencontre avec le secteur privé national. La rencontre a eu lieu hier.

D’après Youssoupha Diop, les échanges commerciaux ont généré beaucoup de bénéfices pour le Sénégal. Cependant, il faut explorer les opportunités dans le secteur productif. «Nous ne voulons pas être des sous-traitants. Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant. C’est pourquoi nous les invitons à voir les opportunités dans le secteur dit des investissements productifs. C’est ce secteur qui peut générer des emplois, car il permet le transfert de technologie», a déclaré le Directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes).

Cette demande semble être entendue par les investisseurs chinois. Qui sont principalement dans deux domaines. Il s’agit de l’énergie et de la logistique. D’après Youssoupha Diop, l’idéal serait que les entreprises chinoises puissent s’implanter au Sénégal pour le transfert de technologie. Cela permettra au privé national de jouer pleinement son rôle dans le développement du Sénégal.
Cette rencontre se veut la nouvelle démarche de l’Apix. En effet, matcher directement les investisseurs étrangers avec le privé national tout en veillant à ce que la relation soit équilibrée, c’est ce que la nouvelle équipe de l’Apix dirigée par Bakary Séga Bathily souhaite multiplier. «Notre pays est non seulement un acteur-clé dans la région ouest-africaine, mais également un membre influent de la Cedeao, l’organisation sous-régionale dont le marché offre un potentiel de plus de 300 millions de consommateurs. A titre d’exemple, le Sénégal est parmi les 1ers pays bénéficiaires d’Investissements directs étrangers (Ide) en Afrique avec un volume total d’investissements de 2, 286 milliards de dollars en 2022 où il est classé 1er au sein de l’Uemoa, 3ème dans l’espace Cedeao, 5ème en Afrique», a souligné Bakary Séga Bathily pour vanter les mérites du Sénégal. Il estime que le Sénégal aura la deuxième plus forte croissance économique dans la zone Uemoa «avec un taux de 7, 1%. En 2025, le Fmi prévoit que notre pays aura la plus forte croissance économique, soit 10, 2%. Cela témoigne de l’attractivité de notre environnement des affaires qui est en amélioration continue avec un ensemble de réformes visant à offrir aux investisseurs un cadre favorable au développement des activités économiques».
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