Le tourisme est en période de relance après les effets réfrigérants du coronavirus sur le secteur. Aussi le Sénégal a-t-il mis en place un projet de développement du tourisme à l’international. Un plan qui a pour préalable la réorganisation des offices et syndicats d’initiative du tourisme au Sénégal (Osits). Les acteurs du pôle touristique sud, regroupant les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou se sont retrouvés, samedi passé à Vélingara, pour un atelier de partage et de validation du nouveau schéma organisationnel. Des perspectives de relance du secteur à Vélingara ont été notées au vu de potentialités identifiées.Par Abdoulaye KAMARA (Correspondant) –

 Le département de Vélingara est un nain dans le landerneau touristique du Sénégal. N’em­pêche, les acteurs de la localité ont eu l’honneur de recevoir des géants nationaux du secteur en général et particulièrement ceux des régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou. C’était samedi passé dans un campement touristique de la place, pour un atelier de partage et de validation du nouveau schéma organisationnel de l’Office et syndicats d’initiative du Tourisme du Sénégal (Osits). C’est le travail d’un consultant recruté dans le cadre du Projet de développement du tourisme et des entreprises financé par l’Agence internationale de développement (Ida) qui collabore avec l’Adpme (Agence de développement des petites et moyennes entreprises). Cheikh Ahmet Tidiane Bèye, le consultant, a campé sa mission en ces termes : «Pour préparer la Fédération des offices et syndicats d’initiative du tourisme du Sénégal (Fosits) à bénéficier des retombées de l’exécution du plan de développement à l’international, il est nécessaire de mener une activité préliminaire d’harmonisation de l’organisation interne des Osits (Offices et syndicats d’initiative) et de mise à niveau du personnel sur l’exécution du plan de développement.» Pour cela, il faudra, a-t-il précisé, «mener les activités spécifiques d’audit et d’harmonisation des schémas organisationnels des différents offices et syndicats. C’est le travail qui nous avait été confié». Au cours de l’atelier, le consultant a relevé les points forts et points faibles des organisations touristiques par zone. Et puis des recommandations sont indiquées. Issa Barro, président de la Fédé­ration des offices et syndicats d’initiative du tourisme au Sénégal (Fosits) fait le point et trace des perspectives : «Nous avons pour mission la mise en tourisme de tous les produits touristiques des terroirs et même la chaîne de valeur. Et ce nouveau schéma nous permettrait, avec le programme de relance, de pouvoir élaborer même des supports de communication. Pour cela, il nous faut d’abord un recensement, une prospection, la valorisation de certains sites et attractions. Une fois fait nous allons matérialiser cela sous forme de support en numérique, avec des films promotionnels mais également une plateforme dédiée au tourisme. Une plateforme dans laquelle se trouveront toutes les informations touristiques relatives à une localité. Toutes les attractions vont être cartographiées.» Déjà, pour ce qui concerne Vélingara, Mamadou Bâ, acteur culturel, a levé un coin du voile sur le patrimoine matériel et immatériel de son terroir. Ce sont entre autres, le tunnel du guerrier peulh, Moussa Molo, dans sa croisade contre les mandingues du Gabu à Paroumba, le «Alalakolon» ou le  «puits de Dieu» de Kandia, le tata du guerrier Dianké Waly dans le village de Kabendou, l’arbre mythique de Payoungou où étaient intronisés les rois, la pipe de Moussa Molo encore conservée par ses petits-fils, le Parc national du Niokolo koba qui fait frontière au département de Vélingara, etc.
A rappeler que ce séminaire fait suite à celui tenu à Diourbel le 26 août passé et qui regroupait les zones touristiques centre et nord et celle de Dakar.
Les acteurs du secteur touristique qui étaient à Vélingara samedi, ont fait un plaidoyer fort pour la promotion du tourisme interne. Serigne Mbaye, vice-président du Fosits, a notamment déploré le fait que des colonies de vacances de jeunes Sénégalais soient con­voyées hors du territoire national alors même que ces jeunes ne connaissent rien de la ville d’à côté.
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