Le village de Souda a de sérieux problèmes d’infrastructures agricoles, alors que c’est une zone agricole. A travers un préforum, l’Association Karambénor identifie les opportunités d’emploi, mais aussi les différents facteurs qui freinent son développement.Par Khady SONKO –

Le village de Souda, dans la zone des Kalounayes, a tenu hier, un préforum sur l’entrepreneuriat agricole en milieu rural et la protection de l’environnement.

L’idée était de faire l’état des lieux sur l’emploi des jeunes dans la zone devant des partenaires au développement et les autorités décentralisées. Il s’agit de connecter ceux-là en charge des projets de développement avec les jeunes et les femmes, et de leur présenter les opportunités d’emploi et de création d’entreprises durables.

Selon les initiateurs membres de l’Association Karambénor, la zone des Kalounayes regorge de beaucoup d’opportunités d’emploi qui, malheureusement, restent inexploitées, telles que les ressources forestières, animalières, de l’eau et de la terre.

Le préforum a servi de cadre pour décliner les contraintes auxquelles est confrontée la zone dans son envol vers le développement. Le manque d’infrastructures agricoles,  d’unités de récolte, d’unités de transformation, mais surtout de formation dans certains domaines pour accompagner les femmes et les jeunes sont, entre autres, les difficultés.   «Nous avons un sérieux problème de matériels agricoles. Pour les 24 villages que compte la commune de Ouonck, nous n’avons qu’un seul tracteur. Nous n’avons pas d’unités de post-récolte comme les moissonneuses-batteuses, les décortiqueuses, entre autres. Et nous  en avons besoin», a déclaré Ibrahima Thierno Sagna, président de Karambénor.
L’idée, explique-t-il, c’est d’exposer l’état des lieux de l’emploi à Souda, afin que les autorités décentralisées, qui seront au forum, viennent avec des solutions.
Les défis à relever à Souda restent liés à l’électrification, au renforcement des unités de transformation, de matériels  agricoles pour fixer les jeunes dans les Kalounayes.

«Parler à la jeunesse et aux femmes de ce que nous avons de plus cher, au lieu d’aller prêcher  dans le désert et aller chercher ce qui nous retarde. Il faut nous concentrer sur ce que nous avons,  qui  sont nos terres, qui sont disponibles pour créer de la richesse, des emplois de façon massive. Nous sommes là pour montrer la voie et dire que c’est possible», a soutenu le Secrétaire exécutif du Conseil national à la sécurité alimentaire. Selon Jean-Pierre Senghor, il n’y a pas que l’agriculture comme  opportunité. Le tourisme et l’industrie culturelle sont à développer. «Les Kalounayes sont mal connus par le reste du pays, il faut faire leur promotion et montrer ce que la zone a de plus cher», recommande M. Senghor. Au-delà de dire aux jeunes de rester dans leurs terroirs, il propose de montrer par l’exemple, qu’il est tout à fait possible de rester, de s’agripper sur ce que nous avons et  de développer la région, au lieu d’aller mourir dans les abîmes de la Méditerranée.
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