D’après le ministre de l’Intérieur, après-demain au plus tard, le nom de la personnalité qui va diriger les travaux du dialogue politique sera connu. Invité hier d’Iradio, Aly Ngouille Ndiaye s’est aussi prononcé entre autres, sur le débat relatif au retour de la peine de mort.
Dans 48 heures au plus tard, une personnalité sera désignée pour diriger les travaux du dialogue sur le processus électoral. L’annonce est du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. Face au Jury du dimanche d’Iradio hier, il a affirmé que ce sera une autorité consensuelle comme ce fut le cas pour l’ambassadeur Seydou Nourou Bâ qui était à la tête du Cadre de concertation du processus électoral. «Je n’ai aucune préférence parmi ces gens-là. Ce sont eux qui ont proposé. Et nous pensons que de toute façon nous aurons une autorité consensuelle au plus tard mercredi. J’en suis convaincu.» Les noms du professeur Babacar Guèye et de Mazide Ndiaye, ont été proposés par la Société civile alors que les professeurs Babacar Kanté et Alioune Sall avaient été cités par le pôle des non-alignés. En revanche, le pôle de la majorité a préféré ne pas donner de nom.
Election des maires, Aly Ngouille Ndiaye favorable au suffrage universel direct
Sur la date des élections locales, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé qu’elles restent maintenues au 1er décembre 2019, sauf en cas de consensus entre acteurs pour un report du scrutin. Toutefois, le ministre, qui est par ailleurs maire de la commune de Linguère, s’est dit favorable à l’élection des maires au suffrage universel direct. Jusqu’ici les maires sont élus au suffrage universel indirect. Autrement dit, choisis par les conseillers municipaux après les élections. Quant à sa candidature à sa propre succession à la mairie, il a préféré maintenir le flou en déclarant qu’il allait en discuter avec sa base.
Autre point évoqué par le ministre de l’Intérieur, celui de la décision rendue par la Cour suprême sur les interdictions systématiques des manifestations ou sit-in au centre-ville. Il considère que «l’arrêté Ousmane Ngom n’est pas abrogé et ne sera pas abrogé». Par ailleurs, le ministre s’est également prononcé sur la révélation faite par la porte-parole de la Police nationale, la commissaire Tabara Ndiaye, sur une fusion entre la police et la gendarmerie qui serait à l’étude. Aly Ngouille Ndiaye a soutenu que «la gendarmerie, c’est un corps militaire. La police n’est pas un corps militaire. Donc, on ne peut pas fusionner ces deux corps». Ce qui est sûr, c’est que ces derniers temps, il est noté la montée de la criminalité, notamment avec les meurtres de Binta Camara à Tambacounda et de Coumba Yade à Thiès. Après ces deux affaires, le retour de la peine de mort au Sénégal a fait débat. Mais le ministre a estimé que «nulle part dans le monde, il n’a été prouvé que le fait d’appliquer la peine de mort joue sur le niveau où on a ces crimes. Je prends l’exemple des Etats-Unis, il y a toujours la peine de mort mais ça n’a pas diminué la criminalité. Et même si nous prenons le cas du Sénégal, de l’indépendance jusqu’en 2004 la peine de mort existait. Nous n’avons eu que deux cas d’exécution. Et pourtant, entre temps, il y a combien de meurtres ? Donc, ce n’est pas forcément la solution».
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