dialogue Général Mamadou Niang, président de la Commission cellulaire : «On nous tue, on ne nous déshonore pas»

Mamadou Niang a été installé hier par le ministre de l’Intérieur à la tête de la Commission cellulaire du dialogue politique. Avec Babacar Kanté, Alioune Sall et Mazide Ndiaye, le général à la retraite n’entend pas se départir de la devise militaire : «On nous tue, on ne nous déshonore pas»
C’est en vrai chef de guerre que le général Mamadou Niang s’est adressé à sa troupe, mais aussi à toute la classe politique. Les mots soigneusement choisis sont tirés du jargon militaire. Une façon de demander à chacun de se tenir prêt, car le Peuple les regarde. C’est un combat qu’il faut gagner. En effet, l’ancien ministre de l’Intérieur a été installé hier dans ses fonctions de président de la Commission cellulaire du dialogue politique «Parmi les idées fortes de ces règles de conduite trônent deux devises dont la deuxième, subséquente de l’autre, est chargée de la défendre. Il s’agit pour la première devise Un Peuple, un but, une foi. Nous ne sortons pas de ce cadre. C’est cela qui nous unit. Sur notre drapeau aussi. Ensuite : On nous tue, on ne nous déshonore pas», a-t-il déclaré. D’emblée, il a fait savoir que la confiance placée en eux n’a pas de prix dans un pays comme le nôtre. A la fin du discours, les applaudissements qui ont retenti dans la salle de conférence de la Direction générale des élections (Dge), sise à la Cité police, témoignent de la portée des paroles. Aux représentants des pôles, de la société civile, de la Cena, du Crna, le général Niang dira : «Les meilleures propositions qui sortiront de vos travaux dépendront de nous, chacun dans le tréfonds de sa conscience. Nous endossons donc une lourde responsabilité avec humilité certes, mais non sans détermination. Détermination adossée à vos valeurs sociétales, à notre loi fondamentale et à toutes les règles de conduite qui en découlent.»
Dans son discours, le président de la Commission a rappelé qu’ils sont des facilitateurs engagés à rapprocher les positions ou franchir le cap, mais qu’ils agiront avec toute la responsabilité qu’il faut. «Aujourd’hui, nous devons scruter l’avenir. L’avenir immédiat certes, mais aussi voir loin pour anticiper et prévenir les nuages dévastateurs que portent avec elles les effluves de pétrole et de gaz. C’est de cela qu’il s’agit : sauver notre pays des effets néfastes de la dévastation et de la division. Demain sera lumineux et rayonnant pour le Sénégal si nous restons unis et solidaires», a-t-il souligné. Dans sa mission, l’ancien président de l’Observatoire national des élections (Onel) sera assisté par les Professeurs Babacar Kanté et Alioune Sall, mais aussi Abdoul El Mazide Ndiaye, membre de la société civile.
Aly Ngouille Ndiaye : «J’ose espérer que leurs appels au dépassement seront entendus»
Le ministre de l’Intérieur qui présidait la cérémonie a affiché sa confiance quant à l’issue des travaux. «Ces personnalités ont la réputation d’être des hommes de dialogue rompus à la pratique de la médiation et de la conciliation des positions. On les a installés. Maintenant ils doivent passer au travail avec les différents politiques pendant un certain temps. Et j’espère que très rapidement on aboutira à des consensus forts. J’ose alors espérer que leurs appels au dépassement, le cas échéant, seront entendus pour l’intérêt supérieur de la Nation», a dit Aly Ngouille Ndiaye. Qui mesure la lourdeur de la charge. «Il ne saurait certes manquer au cours de vos travaux et de vos échanges des moments d’incompréhensions et, peut-être même, de frictions inhérents à toute discussion politique. Je reste persuadé cependant que c’est au confluent de nos mutuels renoncements et concessions que jaillira l’éclat des consensus recherchés», ajoute-t-il. Après son installation, le général Mamadou Niang a fixé un rendez-vous autour des 10 et 11 juin prochain pour la suite des travaux.
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