L’essentiel des thèmes économiques du dialogue national va porter sur le Plan Sénégal émergent. Une donne qui risque de créer des tensions entre acteurs lors des travaux prévus ce matin.
Risques de blocage dans les travaux du dialogue national. En cause, le Plan Sénégal émergent (Pse) pourrait être l’unique sujet de discussion au sein de la Commission économique et sociale. «Depuis la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), le Sénégal s’est inscrit dans une dynamique de croissance de plus de 6% en moyenne. Il traduit dans l’action la vision d’un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un Etat de droit. L’objectif est d’installer l’économie sur la trajectoire de croissance forte, inclusive, durable, créatrice d’emplois, tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles», peut-on lire dans le projet de Termes de références (Tdr) de la Commission économique et sociale dont Le Quotidien a pris connaissance. L’opposition et la société civile pourraient y voir un piège. Ensuite, une discussion pour améliorer le Pse pourrait donner raison à Ousmane Sonko. Le leader de Pastef a longtemps considéré le dialogue national comme un moyen de fabriquer un programme pour Macky Sall. En lisant les Tdr, c’est presqu’un travail d’un gouvernement que Macky Sall confie aux acteurs du dialogue économique. Après la phase 1 du Pse, ils vont se pencher sur la phase 2 couvrant la période 2019-2023. Il est demandé aussi de réfléchir, entre autres, sur la réalisation d’une croissance de 7%, la création de 500 mille emplois décents ainsi que la réduction de la pauvreté à 30%. «A cet effet, les axes stratégiques de la Phase 2 du Pse ont été définis avec des objectifs fixés que la Commission économique et sociale doit s’approprier», précise-t-on dans le projet de Tdr de la Commission présidée par Baïdy Agne. Il s’agit de la transformation structurelle et la croissance pour une économie compétitive, inclusive et résiliente, le capital humain, la protection sociale et le développement durable, la gouvernance, le financement et le suivi-évaluation.
«Chaque commission est libre de mettre ce qu’elle veut, mais c’est la plénière qui tranchera»
Des représentants de l’opposition et des non-alignés, joints par Le Quotidien, nourrissent effectivement des craintes, mais relativisent. «C’est un projet et les termes de référence des différentes commissions seront de toute façon discutés avant d’être validés. Chaque commission est libre de mettre ce qu’elle veut, mais le débat sera ouvert en plénière demain (aujourd’hui) qui va trancher. Même bien sûr, il y a à craindre que les opposants surtout émettent des réserves sur le contexte justifié par la phase 2 du Pse. On verra aujourd’hui», confie un membre du Front de résistance nationale (Frn) qui regroupe plusieurs partis de l’opposition. Ces Tdr de la Commission économique et sociale ainsi que ceux des autres commissions seront soumis pour adoption en séance plénière ce matin, à 10h, dans le cadre des travaux du Comité de pilotage du dialogue national.