Le retour d’exil de Karim Wade, la libération de Khalifa Sall ou le départ du ministre de l’Intérieur ne sont pas des conditions valables pour dialoguer. C’est la réponse de Ousmane Badiane, plénipotentiaire de la majorité, à l’opposition qui a boycotté les concertations sur le processus électoral.

Ousmane Badiane trouve «inacceptables» les conditions posées par l’opposition significative pour participer aux concertations sur le processus électoral. Le plénipotentiaire de la majorité Benno bokk yaakaar qui «regrette» la rupture du dialogue politique accuse les adeptes du boycott. «Certains disent que si Karim Wade ne revient pas au Sénégal, ils ne dialogueront pas. D’autres exigent la libération de Khalifa et il y en a même qui demandent le départ du ministre de l’Intérieur. Les acteurs politiques doivent discuter du processus électoral, mais ne peuvent pas régler des problèmes de justice», a soutenu le chargé des Elections de la Ligue démocratique (Ld) hier, lors de l’installation du Comité de suivi des recommandations issues de l’audit du fichier électoral.
D’après M. Badiane, les boycotteurs «ont encore leur place» dans le processus électoral. «Ce comité de suivi est très important parce que jusqu’aux élections, il va suivre toutes les étapes du processus électoral. On vient de terminer la phase des inscriptions sur les listes électorales. L’autre phase concerne la publication des listes, la consultation du fichier, les contentieux, la distribution des cartes…», énumère-t-il. Cette absence d’une bonne partie de l’opposition «pose problème», de l’avis de Pape Diop, porte-parole du pôle des non-alignés. «La question des élections mérite un dialogue. Ceux qui ne sont pas là considèrent le Président Macky Sall comme un chef de parti. Ils n’ont pas tort parce que nous avons parfois cette impression. C’est regrettable, mais c’est Macky Sall le président de la République. Et lorsqu’il appelle, nous sommes tenus d’être présents», objecte-t-il.
Par ailleurs, la Commission électorale nationale autonome (Cena) va coordonner le comité de suivi des recommandations issues de l’audit du fichier. Au-delà, ce comité sera composé de membres de la société civile et des experts désignés par les acteurs politiques regroupés au sein des pôles à raison de 4 représentants par pôle.
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