Déplorant le dialogue des sourds qui domine actuellement sur la scène politique sénégalaise, 27 organisations de la Société civile ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin pour tenter d’aider les acteurs politiques à trouver un moyen de se parler et d’apaiser les tensions qui posent un risque sur les prochaines échéances électorales.

Des organisations de la Société civile, essentiellement spécialisées dans la défense des droits humains, constatent un contexte «préélectoral tendu et des difficultés électorales et post électorales auxquelles le Sénégal risque de faire face». Pour parer à cela, Article 19, le Forum civil, Ong 3 D, Pacte, Raddho, Congad, Forum social sénégalais, Forum du justiciable, Ondh, Amnesty international, Ajs et d’autres organisations, ont décidé de mettre en synergie leurs actions pour contribuer à la consolidation du «cadre démocratique et consensuel grâce à une démarche holistique inclusive d’analyse, de recherche, de monitoring et de veille ; promouvoir la médiation citoyenne afin de favoriser un dialogue inclusif entre les acteurs politiques ; travailler à ce que les choix électoraux soient bâtis sur des offres programmatiques pour donner du sens aux principes de souveraineté du Peuple».
Dans un texte intitulé la «Déclaration de Gorée», ces 27 organisations de la Société civile s’inquiètent des «incertitudes» qui pèsent sur l’organisation de l’élection de février 2019 et des «tensions» qui risquent d’en découler. «Nous risquons d’assister à un lourd contentieux préjudiciable à la tenue d’élections paisibles si cette tendance arrivait à se maintenir. Depuis l’élection présidentielle de 2000, nous n’avons jamais assisté à un des désaccords aussi profonds sur le processus électoral», déplorent-elles, en citant la rupture du dialogue entre les acteurs politiques, les désaccords autour du processus électoral et la récusation du ministre de l’Intérieur par l’opposition comme organisateur des élections.
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