Aly Ngouille Ndiaye ne veut pas commettre les mêmes erreurs que Abdoulaye Daouda Diallo. Il demande à l’opposition de le juger par ses actes et est ouvert à l’idée d’un audit du fichier électoral. Et surtout, il veut un dialogue avec l’opposition dès ce mois d’octobre. Une volonté de réussir là où même Macky a échoué ?

A défaut d’avoir un ministre apolitique  pour gérer les élections, l’opposition a fini par avoir la tête de Abdoulaye Daouda Diallo. Il n’empêche que sa revendication n’a pas encore trouvé satisfaction. Mais le nouveau locataire de la place Washington entend «tourner cette page où les partis de l’opposition ont critiqué le ministère sur beaucoup de points». Aly Ngouille Ndiaye a annoncé des rencontres avec «les 286 partis politiques légalement constitués». Et il semble vouloir aller vite car, «nous tiendrons les premières discussions dans le mois d’octobre. Nous allons envoyer à l’ensemble des partis des convocations», a-t-il informé hier en marge de la tournée de prise de contact avec les différents services de son ministère.
Dans cette le même ordre d’idées, il révèle que lundi passé, il a «parlé avec certains responsables de l’opposition… Elle a exprimé des préoccupations mais personne n’est contre ces entrevues».
Affirmant espérer voir la classe politique autour de la table, le ministre de l’Intérieur a fait le premier pas. «Si l’opposition veut un audit du fichier électoral, on peut le faire», a-t-il déclaré. Aly Nguouille Ndiaye est convaincu qu’on «ne peut pas bourrer les urnes au Sénégal. C’est une crispation qui, à mon avis, est inutile. Ils n’ont qu’à attendre de nous voir à l’œuvre pour apprécier. Nous sommes certes politiques, mais je ne pense pas que ça puisse déteindre sur l’organisation des élections. L’opposition n’a pas à avoir  peur de cette organisation». Evacuer cette question de l’élection, pour Aly Ngouille Ndiaye, est un préalable pour mener à bien sa mission. Qui est d’assurer la sécurité publique.
S’exprimant sur la distribution des cartes biométriques d’identité, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique dira : «il nous reste peu de cartes à éditer et dans les prochains jours nous n’aurons plus de stock de cartes à éditer» sans plus de précisions.
Néanmoins, on peut estimer que cette ouverture du nouveau ministre de l’Intérieur est fondamentale dans la politique que le gouvernement veut mettre en place. On sait que le chef de l’Etat, Macky Sall, n’a pu convaincre aucun acteur politique d’envergure de le suivre dans son intention d’entamer un dialogue entre les différents acteurs politiques. Aly Ngouille, s’il parvenait à réunir les partis les plus représentatifs autour d’une table, aura réussi une grande prouesse dans le contexte politique actuel
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