L’intersyndicale de la Sspp Le Soleil a décidé hier de suspendre les négociations avec la direction de la société et de poursuivre leur plan d’action. Pour cause, leur Directeur général, Cheikh Thiam, «n’était pas dans des dispositions d’honorer pour une fois ses engagements». Ils ont déposé un préavis de grève lundi passé et menace de n’exclure aucune action pour obtenir gain de cause.

Les travailleurs du journal Le Soleil ne décolèrent pas. Ils ont décidé de suspendre toutes négociations avec la direction de la Société sénégalaise de presse et de publications (Sspp). Réunis autour de l’intersyndicale de la Sspp Le Soleil, ils ont surtout décidé de poursuivre leur plan d’action. Lequel a débuté par le dépôt d’un préavis de grève le lundi 16 octobre dernier à l’inspection du travail. En réalité, après de nombreuses sorties pour dénoncer la gestion, «nébuleuse» de leur Directeur général Cheikh Thiam et son «mépris» envers son personnel, cette intersyndicale qui regroupe la Confédération nationale des travailleurs du senegal (Cnts), le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) et le Syndicat des travailleurs libres du Soleil (Stls), avait suspendu ses actions à la demande du chef de l’Etat. Et sur médiation de l’ancien ministre de la Culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye, des négociations avaient été entamées.
Mais après deux rencontres avec la direction, explique Cherif Thiam, le délégué du personnel, «l’intersyndicale s’est rendu compte que M. Thiam n’était pas dans des dispositions d’honorer pour une fois ses engagements afin de trouver un dénouement heureux à la crise qui mine Le Soleil depuis plusieurs mois». En réalité, dénonce-t-il, «il s’est plutôt évertué, dans sa casquette de grand manœuvrier, à gagner du temps en jouant sur un éventuel essoufflement des syndicalistes pour espérer reprendre la main». «A quoi bon poursuivre des négociations, dès lors que les choses tournent éternellement en rond et que celui qui a la clé de la solution ne joue pas franc jeu ?», s’interroge encore le Sg du Syndicat des travailleurs du soleil (Stls). A l’en croire, «l’intersyndicale lui a pourtant largement donné l’opportunité de faire amende honorable, de rectifier le tir pendant qu’il est encore temps».
Sur les onze points de leurs revendications qui tournent autour d’une bonne gestion de la boite, informe-t-on, rien ou presque n’a bougé, en dépit des engagements maintes fois réitérés par le Directeur général. «Aujourd’hui, les choses, loin de connaitre un début de solution, s’empirent. Il faut dire que pour la première fois, la Sspp Le Soleil est restée une journée entière en ce mois sans téléphone», regrette M. Thiam. Selon ces travailleurs, même le paiement des salaires accuse de plus en plus du retard. Ils font savoir que le directeur a mobilisé plus de « 400 millions Cfa pour acheter du matériel complémentaire à l’imprimerie Grafisol, qui tombe tous les jours en panne», Et, pendant ce temps, «il loue deux véhicules pour lui-même à hauteur de 60 000 F Cfa par jour, pour chaque voiture». Cette situation pousse d’ailleurs Maguette Ndong du Synpics et Cie à demander à ce niveau, un audit technique et financier de l’imprimerie Grafisol. Déplorant enfin le manque de réactions du gouvernement, face à leurs revendications, ils annoncent que le combat continue et qu’ils n’excluent aucune action pour avoir gain de cause.
mfkebe lequotidien.sn