A peine installé, le Comité de dialogue social est récusé par la Coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes)/Campus Thiès. Mamadou Tandiang Diaw et ses camarades pensent que l’instauration dudit comité est «une politique de l’autruche pratiquée par le Rectorat».

«Le dialogue ne saurait être possible qu’en période de paix.» C’est la réponse de la Coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), après l’installation d’un comité de dialogue social à l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uid2T) par Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Haut conseil du dialogue social (Hcds), pour éviter les conflits entre les différents acteurs de l’espace universitaire. Pour le Saes, c’est une «politique de l’autruche pratiquée par le Rec­torat». Surtout que «le Saes n’a pas été associé à la mise en place de ce dit comité».
Dans un communiqué, son Secrétaire général, Mamadou Tandiang Diaw, rappelle que «depuis le 25 septembre 2020, la coordination Saes de Thiès est en mouvement de grève avec une suspension qui a été observée, sur la demande de Mme la présidente du Haut conseil du dialogue social (Hcds), pour lui permettre d’organiser la rencontre d’arbitrage sur la gestion des projets». Il ajoute : «C’était l’occasion également pour le Saes de permettre aux camarades de finir l’année académique 2019-2020, mais aussi d’apprécier le respect des engagements de l’autorité sur les autres points d’accord». Mais depuis, regrette le syndicaliste, «c’est le silence total, avec une gestion autoritaire, solitaire et maintenant diffamatoire. Sur la plupart des questions fondamentales comme l’audit du personnel, l’audit des salaires, la révision du manuel de procédure de la prise en charge médicale, l’échange des 3 ha de la Zone d’aménagement concertée (Zac)… Le Rectorat n’en parle même plus».
S’agissant de la question des «textes de gouvernance», Pr Diaw note qu’il «y a beaucoup de retard et nous sommes à ce jour la seule université à ne pas encore avoir terminé l’élaboration de ses textes de gouvernance». Pour simplement dire : «notre priorité reste la pacification de l’espace universitaire avec la mise en œuvre des engagements sur les points d’accord de la plateforme revendicative. Malheu­reu­se­ment, force est de constater que nous n’avons pas les mêmes préoccupations que le Rectorat qui reste dans le paraître. Et cela ne passera pas.» Au-delà, le Secrétaire général de la Coordination du Saes Campus Thiès signale que «les comités Cds existent déjà dans certaines universités comme l’Ugb et l’Uasz, mais ne constituent pas une fin en soi». En effet, dit Mamadou Tan­diang Diaw, «nous constatons, comme la plupart des comités mis en place dans nos universités, qu’ils peinent à fonctionner faute de moyens et d’accompagnement». Même si, poursuit-il, «le Saes ne doute pas de l’importance d’un tel comité qui ne sera efficace que s’il a comme soubassement la vérité, le respect mutuel de ses composantes, mais aussi et surtout un idéal commun pour cette université et non pas le clanisme et le copinage».
Il a aussi tenu à rappeler que «des cadres d’échanges et de concertations avaient été mis en place par les précédents recteurs pour pacifier l’espace et avaient toujours permis d’identifier, à temps, les difficultés et ensemble de trouver des solutions». Et de souligner : «Nulle doute que ces cadres peuvent ne pas convenir à certains, mais en les supprimant, madame le Recteur doit prendre ses responsabilités pour répondre aux problèmes posés, car le Saes veillera, comme toujours, à la bonne marche de cette université.» Dans son speech, il a tenu à informer l’opinion : «Nous attendons toujours la satisfaction de notre plateforme revendicative. Nous nous réservons le droit d’user, dans un avenir proche, des voies que nous jugerons utiles pour rappeler aux autorités leurs engagements.»