Diama – Atténuation des changements climatiques au niveau du fleuve Sénégal : L’Omvs et le Fonds mondial d’innovation nagent dans le même bassin

Avec les changements climatiques, l’Omvs tente de mettre en place des stratégies pour continuer à atténuer ses impacts. Par Cheikh NDIONGUE –
Le site du barrage de Diama, situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, a abrité, ces dernières 48h (17 et 18 juin), un atelier international sur le thème : «Bassin du fleuve Sénégal : espace d’opportunité pour la résilience climatique, l’emploi et l’innovation.» Cet atelier, conjointement organisé par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et le Fonds mondial d’innovation de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ugih/Ccnucc), a réuni de nombreux experts, chercheurs, innovateurs, représentants d’institutions internationales et acteurs communautaires pour échanger autour des enjeux et perspectives du bassin du fleuve Sénégal, pour en faire des outils de développement durable, mais aussi des outils de prévention des problèmes naturels.
Cet atelier, selon les termes d’un communiqué publié par l’Omvs, qui intervient dans un contexte marqué par l’intensification des effets des changements climatiques avec notamment la survenue des inondations tout au long du fleuve Sénégal et la pression sur les ressources naturelles, a pour objectif, entre autres, de diagnostiquer les vulnérabilités du bassin, d’identifier des solutions innovantes et climato-intelligentes dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie, de la gestion des écosystèmes et de l’économie verte, de renforcer l’implication des jeunes et des femmes dans la coopération régionale et l’innovation, de présenter un plan d’alerte actualisé contre les inondations, incluant le Système d’alerte précoce (Sap) de l’Omvs, et de favoriser l’émergence de partenariats concrets et de mécanismes de financement pour des projets-pilotes structurants. Selon les explications du Haut-commissaire de l’Omvs, M. Mohamed Abdel Vetah, qui présidait la cérémonie d’ouverture, cette rencontre, organisée en collaboration avec le pôle innovation de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, s’inscrit dans le cadre de la volonté de l’organisation d’envisager avec toutes les communautés, les jeunes, les partenaires et les scientifiques, les perspectives de demain. Il explique : «Le thème, «Bassin du fleuve Sénégal : espace d’opportunité, d’innovation, d’emploi et de résilience climatique», sonne particulièrement dans cette région où l’année dernière, à la même période ou presque, il y a eu des inondations que le bassin du fleuve Sénégal n’avait jamais connues depuis des dizaines d’années. Et c’est justement grâce à la vision de l’Omvs et aux ouvrages qu’elle a construits, que les Etats membres ont pu faire face à ces événements extrêmes, à travers la gestion concertée des barrages de Manantali et de Diama notamment.»
Par ailleurs, le haut-commissaire ajoute que l’Omvs est reconnue comme un modèle international de gestion intégrée avec ses ouvrages, ses projets comme le barrage de Manantali, l’énergie produite et les projets d’adduction en eau potable. «Toutefois, fait-il remarquer, avec les changements climatiques et la récurrence d’événements extrêmes, il devient important de réinventer et consolider le modèle actuel par lequel elle fonctionne. Et c’est à cela que l’organisation sous-régionale s’attèle, avec l’aide de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, en réunissant des experts nationaux et internationaux des Etats membres et d’autres institutions partenaires pour discuter de ces thématiques et produire des recommandations qui pourraient être des exemples de projets concrets qui peuvent être accompagnés et dupliqués pour le bien des populations», explique Mohamed Abdel Vetah.
Création et sauvegarde d’emplois : L’Omvs régule son marché
Avec ses installations, l’Omvs est aussi un organisme pourvoyeur d’emplois. Abdel Vetah, Haut-commissaire de l’Omvs, a insisté sur cette problématique de la question cruciale de la création d’emplois pour les femmes et les jeunes dans les pays membres de l’organisation. «C’est d’ailleurs ce qui explique que l’un des thèmes principaux de la rencontre de Diama ait été consacré à la problématique de l’espace d’opportunité de création d’emplois pour le bassin», note-t-il. A cela s’ajoute le fait qu’au mois de décembre de dernier, elle a organisé, toujours dans la même dynamique, la première édition du Forum de l’Omvs, qui a permis de sélectionner plus de 300 porteurs d’idées innovantes, conformes au modèle de l’institution. «La première édition de ce forum organisé à Dakar est la contribution de l’organisation à l’effort des Etats pour la création d’emplois. Pour réussir le pari de ce changement de cap en vue, l’Omvs a voulu, à travers cette rencontre, co-construire des projets avec la participation des représentants des partenaires techniques et financiers, ceux de toutes les communautés des Etats, des scientifiques de ces Etats qui ont été désignés par leurs pays, à qui l’organisation sous-régionale a demandé de contribuer à travers des expertises reconnues dans les domaines de l’emploi, de l’innovation et des changements climatiques», note-t-il.
Pendant ces deux jours, des panels animés par des experts ont été organisés autour de sept grandes thématiques, allant de la gestion durable des ressources à l’innovation technologique et sociale, en passant par les dynamiques socioculturelles et les mécanismes de financement climatique, avec la participation notamment des représentants des partenaires au développement (ambassades et institutions financières), d’experts du système de l’Omvs, ainsi que des universités, incubateurs, entreprises innovantes, associations locales, jeunes chercheurs, collectivités territoriales et organisations de la Société civile des pays membres.
Selon des informations fournies par les responsables de l’organisation d’intégration, à l’issue des travaux, une note de synthèse stratégique sera élaborée avec des recommandations concrètes et des idées de projets structurants. Une feuille de route commune Omvs-Ugih sera également élaborée pour renforcer la coopération régionale et l’impact des innovations en faveur du développement durable.
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