Le Mois national de l’alphabétisation a été lancé hier et il va être connecté au numérique, qui est aussi un enjeu majeur dans nos pays.

Par Alioune Badara NDIAYE – Le Mois national de l’alphabétisation (Mna) a officiellement été lancé, lundi, à la Sphère ministérielle Habib Thiam par le ministre de l’Edu­cation nationale, Moustapha Guirassy. Cette 2ème édition, qui va se dérouler tout le mois de septembre, porte sur le thème : «Promouvoir l’alphabétisation à l’ère du numérique.» «C’est un mois tout entier qui nous permettra de sensibiliser et de mobiliser les acteurs autour de cette grande question de l’alphabétisation», a fait comprendre M. Guirassy, en marge de la cérémonie officielle. Une journée de mobilisation à Tam­bacounda le 13 septembre, des conférences et panels, tables rondes et expositions dans les régions, un symposium de clôture le 30 septembre sont, entre autres, les activités à dérouler dans le cadre de cette édition. «Il ne faut pas que ce soit juste une célébration dans une salle ou à travers un atelier ou un séminaire, mais il faudrait que ce soit l’occasion d’une prise de conscience pour ramener ce thème et ce sujet au cœur des préoccupations de notre ministère naturellement, mais aussi de tous les ministères, parce que c’est une question centrale et transversale», a encore posé le Men, qui est d’avis que le «discours de souveraineté» ne peut prospérer sans une appropriation effective des langues locales.  Il a, à cet effet, corrélé l’introduction précoce de la langue maternelle à l’école et la performance scolaire. «Les études le montrent, lorsqu’on apprend ou lorsque la langue d’enseignement est la langue locale, la langue maternelle comme on dit, et lorsqu’on introduit cette langue très tôt dans le système éducatif, cela permet justement au système d’assurer une plus grande performance», a fait comprendre M. Guirassy. Il a aussi loué le thème choisi pour cette édition, donnant au sujet une autre dimension. «En choisissant ce thème, le Sénégal fait le pari d’arrimer ses politiques éducatives aux réalités de son temps», a relevé le document de présentation. «Le digital peut et doit être un accélérateur d’inclusion et de citoyenneté», mentionne aussi la source. «La question de l’alphabétisation, il ne faut pas l’enfermer dans les seules langues nationales ou locales que nous avons. Ça va au-delà, et le risque qui guette nos pays, c’est que si on ne repense pas le numérique, le digital, et si on ne se l’approprie pas, on risque tout simplement de vivre une autre sorte d’analphabétisme», a fait ressortir le Men, soulignant la nécessité de reconsidérer nos relations avec ces nouvelles technologies.
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