Après des années de retard, l’université Amadou Makhtar Mbow sera fonctionelle à partir de février 2022. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le Sénégal est en train d’achever un «joyau» qui n’a pas «d’égal» en Afrique.Par Alioune Badara NDIAYE

– Les infrastructures composant la première phase de la construction de l’université Amadou Makhtar Mbow, seront fonctionnelles à partir d’avril 2022. Le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) qui était en visite de chantier sur le site jeudi, en a fait l’annonce. «Le chantier a repris depuis trois mois avec l’entreprise Summa qui va nous livrer dans un délai de trois à quatre mois, l’intégralité des infrastructures de l’université Amadou Makhtar Mbow dans sa phase 1. Cela veut dire que dans 4 mois, on aura reçu le rectorat, deux Ufr, l’amphithéâtre et la bibliothèque universitaire», a indiqué en effet Cheikh Oumar Hanne, après une visite guidée des lieux. Le Mesri s’est dit même optimiste de voir les étudiants démarrer les cours dans les locaux de l’Uam, vu le niveau d’exécution des travaux. «Nous travaillons avec la présidence de la République, qui gère le chantier, les autorités académiques de l’université, pour aller vers une livraison graduelle et dans les délais de quelques infrastructures (…) Dans un délai d’un mois si on évalue bien, on pourra démarrer un processus d’appropriation par l’université d’abord, et d’accueil des premiers étudiants, ensuite. Cela veut dire qu’on peut être sûrs que d’ici à deux mois, on aura une très bonne visibilité sur le démarrage, sur le site des cours de l’université», a-t-il dégagé en perspective, saluant les efforts de l’entreprise turque, la troisième, pour ce projet initialement budgétisé à 60 milliards francs Cfa. C’est l’entreprise Marylis Btp de Adama Bictogo qui avait hérité du marché au tout début en 2016, avant de se faire débarquer pour l’entreprise Dsc, de l’investisseur israélien Ron Yafett, en mai 2020. Les attentes n’ayant pas suivi, l’Etat s’est finalement rabattu sur le groupe Summa, qui a déjà fait ses preuves avec la construction de plusieurs infrastructures dans le Pôle urbain de Diamniadio. De 60 milliards, le budget s’est retrouvé à 100 milliards francs finalement, à en croire le Mesri. Au final, le Sénégal va se retrouver, d’après le Mesri, avec une université qui n’a pas d’égale en Afrique. «Pour la première fois, une université de cette dimension sera livrée ici même, en Afrique. Nous avons des capacités pour accueillir des dizaines de milliers d’étudiants, d’un seul coup», a dit M. Hanne, évoquant une capacité de 6000 lits pour la cité universitaire. «On se rapproche des capacités de l’université Cheikh Anta Diop, pour une nouvelle université. Là-bas (Ucad), il a fallu plus de 50 ans pour arriver à ce niveau», a insisté le Mesri, notant que l’Uam est en train d’être réalisée, suivant les standards internationaux en termes de qualité de construction et de commodités. «Nous avons un seul bâtiment d’Ufr qui permet d’accueillir une dizaine de milliers d’étudiants, avec des bureaux pour les enseignants, le personnel administratif, des laboratoires, salles de cours, qui utilisent les normes des pays développés», a-t-il fièrement relevé.
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