Par Alioune Badara NDIAYE – 

Avec le processus de codification des langues nationales déclenché en 1975 avec le wolof et le sérère, le pays est à ce jour à 22 officiellement, avec le ndut, le pulaar et le kandjad dont les communautés ont reçu, vendredi, les décrets de codification des mains du ministre Moustapha Guirassy. «Les langues locales constituent un pont entre les différentes communautés et jouent un rôle primordial dans l’unité nationale. C’est pourquoi la préservation de cette diversité linguistique n’est pas seulement un enjeu culturel, mais aussi et surtout un levier pour la cohésion sociale, la stabilité politique et le développement économique du pays», a noté le ministre. C’était à l’occasion de la célébration, par le Men, de la Journée internationale de la langue maternelle autour du thème : «Les langues maternelles au service d’un développement inclusif et durable.» «Une invite pour la préservation et la valorisation de nos langues, et leur prise en compte dans la mise en œuvre des politiques publiques de développement», a dit Guirassy, évoquant le thème. «La Journée internationale de la langue maternelle est aussi l’occasion de souligner l’importance de l’éducation multilingue qui présente des avantages cognitifs, développementaux, et favorise un apprentissage de qualité inclusif et équitable», a-t-il indiqué, rappelant que l’Etat a fait, à travers les nouvelles réformes, de la promotion des langues nationales un intrant pour assurer la qualité de l’enseignement. «L’objectif est de mettre en œuvre une politique éducative conforme aux valeurs et ambitions de notre société, avec des enseignements adaptés aux réalités, mais aussi de permettre à chaque enfant sénégalais de vivre une expérience éducative qui commence dans sa langue maternelle, avant d’évoluer vers d’autres langues d’instruction», a ainsi posé le Men, assurant que la langue nationale demeure la clé d’entrée dans l’univers de la pensée. Moustapha Guirassy a aussi exhorté à davantage mettre à profit l’outil technologique pour la revitalisation et la promotion des langues nationales. Un point repris lors du panel dédié et au cours duquel plusieurs intervenants ont plaidé pour l’effectivité de l’introduction intégrale des langues codifiées dans les écoles pour de meilleures performances scolaires. «Nos langues restent des moteurs de développement endogène et exogène», a souligné Ahmeth Sy de l’Union des associations des langues pour relever l’impact des langues nationales sur le développement du pays. Au plan international, la journée est célébrée le 21 février de chaque année.
abndiaye@lequotidien.sn