Avec le Réseau ouest-africain de lutte contre la tuberculose, le Sida et le paludisme (Wanetam) et l’Association ouest-africaine pour la recherche et l’innovation (Warima), les scientifiques veulent améliorer l’écosystème de la recherche dans la sous-région, qui regorge de brillants esprits mais parfois sans moyens.Par Alioune Badara NDIAYE –

Insérer le management au cœur de la recherche pour plus de performance dans la sous-région. Telle est l’ambition du Réseau ouest-africain de lutte contre la tuberculose, le Sida et le paludisme (Wanetam) et l’Association ouest-africaine pour la recherche et l’innovation (Warima), qui ont organisé un atelier de formation de cinq jours (25 au 29 juillet) dédié au management de la recherche. Le conclave, qui a eu pour cadre les installations de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation, a enregistré la participation d’une cinquante de professionnels en provenance d’une dizaine de pays de la sous-région. «La recherche est le pilier de tout développement. Mais pour qu’elle puisse marcher, il faut qu’elle soit située dans un écosystème. C’est-à-dire dans tout ce qui peut permettre de mener à bien cette recherche. Par exemple : il faut des laboratoires, des spécialistes dans différents domaines de la recherche, que ce soient des médecins ou d’autres, mais il faut surtout la composante gestion et management», a souligné vendredi Pr Souleymane Mboup, président de l’Iressef et coordonnateur de Wanetam. «Ce qu’on a remarqué, c’est que souvent, on a des chercheurs, individuellement, qui sont excellents dans leurs domaines, mais qui ne sont pas assez supportés dans ce qu’on appelle l’écosystème et surtout le management, parce que la recherche demande aussi la possibilité de pouvoir gérer, de pouvoir recevoir des fonds, de pouvoir les justifier, etc. ; ça c’est le volet souvent faible», a poursuivi Pr Mboup, s’étant exprimé lors de la cérémonie de clôture. «Faire en sorte qu’il y ait une bonne sensibilisation et que les gens prennent conscience. Beaucoup de gens qui sont venus, n’avaient pas cette notion de l’importance du management de la recherche. Certains le pratiquaient même sans le savoir, mais surtout à partir de ceux-là, qui soient ceux qui sensibilisent et qu’on puisse avoir des formations fondamentales», a-t-il dégagé en perspective au sortir de la rencontre, tout en souhaitant que le management de la recherche se développe et qu’il soit reconnu dans la zone. «Le management de la recherche n’est pas très développé en Afrique de l’Ouest ; c’est ce qui nous a conduits à prendre nos responsabilités pour initier des formations allant dans ce sens», a fait ressortir Dembo Kanteh, président de Warima, indiquant que le défi désormais est d’élargir le réseau de management de la recherche. «Ce qui est intéressant, c’est que les participants viennent d’Afrique de l’Ouest ; de même que les formateurs. Cela veut dire qu’ensemble, on peut briser les barrières et faire de grandes choses dans notre zone», s’est réjouie Pr Eme Owoaje, Secrétaire générale de Warima, évoquant la nécessité d’améliorer l’écosystème de la recherche dans la sous-région. «Un exemple à dupliquer au Nigeria et un peu partout dans notre zone», a noté au nom des participants, Bola Ade Adenilua qui se félicite de la qualité de la session exclusivement conduite par des professionnels de l’Afrique de l’Ouest.
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