La grogne à l’Hôtel Radisson de Diamniadio ne s’estompe pas. Et les travailleurs exigent le départ des managers turcs.Par Alioune Badara NDIAYE – 

La solution au problème qui sévit depuis des jours à l’hôtel Radisson de Diamniadio est le départ des managers turcs. C’est la position affichée vendredi par les travailleurs du réceptif hôtelier. «Non à la dictature des managers turcs», «non aux licenciements abusifs»… A travers des pancartes bien mises en évidence par ces travailleurs arborant à l’occasion des brassards rouges, ils ont exprimé leur colère, s’attendant à une «réaction de l’Etat face à cette injustice». «La meilleure solution serait le départ des Turcs, parce que le climat est arrivé à un niveau où la cohabitation va être très difficile. (…) le contrat de confiance étant rompu, le mieux serait que ces gens-là partent», a estimé Paul-André Ndour, ayant lu la déclaration des travailleurs. L’Etat devrait, selon lui, envisager une nationalisation du management de l’hôtel qui demeure un patrimoine national. «Ce sont les Turcs qui sabotent l’activité de l’hôtel et tentent, par des manœuvres malsaines, de salir l’image des travailleurs sénégalais (…) Nous dénonçons avec la dernière énergie ces pratiques mensongères, arbitraires et colonialistes», a encore noté M. Ndour.
Il a fait savoir que la direction de l’hôtel a porté plainte contre eux pour occupation illégale. «Ces accusations relèvent de la pure manipulation. La vérité est simple. Depuis le 15 septembre, nous nous rendons chaque jour sur notre lieu de travail, fidèles à nos engagements contractuels et professionnels (…) chaque travailleur a des horaires à respecter, et c’est dans le cadre du respect de ces horaires que les travailleurs sont à l’hôtel», a-t-il insisté, pointant les manœuvres indécentes de la direction. «Nous, travailleurs sénégalais de l’hôtel Radisson de Diamniadio, tenons à apporter un démenti cinglant aux accusations grotesques, fallacieuses et mensongères portées contre nous par la direction turque», a-t-il insisté, faisant savoir que leur action quotidienne depuis lors demeure l’entretien des lieux. «Si nous sabotons notre outil de travail et que demain la situation est réglée, nous allons nous retrouver dans des soucis. Et ce n’est pas notre objectif. Tout ce que nous demandons, c’est de reprendre notre travail correctement», a-t-il dit, regrettant les agissements de la direction. «Les mêmes dirigeants turcs qui nous accusent de manquer à nos obligations professionnelles, sont ceux-là même qui nous bloquent l’accès aux outils de travail en verrouillant le système informatique, la réception, la comptabilité, la réservation», s’est désolé M. Ndour. «Nous appelons l’opinion nationale et les autorités compétentes à constater ce scandale et défendre les droits des travailleurs sénégalais bafoués sur leur propre sol», a-t-il lancé, assurant qu’ils ne plieront pas devant la manipulation et l’intimidation.
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