Que dire ? En 2024, il a été recensé plus de 5200 accidents de la route, causant ainsi plus de 8 mille 500 blessés et près de 700 décès. Autant de drames humains et économiques qu’il faut corriger en combattant le mal à la racine, à l’image des addictions qui sont à l’origine de certains d’entre eux. Par Alioune Badara NDIAYE –

 Conférences d’experts, sessions pratiques et autres activités sont au menu de la 2ème édition des Journées de la sécurité routière au travail lancée officiellement mardi à Diamniadio. L’édition qui se déroule du 12 au 16 mai porte sur le thème : «Réduire les addictions.» «En 2024, plus de 5200 accidents de la route ont été enregistrés, causant ainsi plus de 8 mille 500 blessés et près de 700 décès. Ces chiffres représentent des vies brisées, des familles endeuillées, mais aussi un coût économique considérable sur notre Nation. En effet, l’impact économique de cette tragédie équivaudrait à près de 8% du Pib», a indiqué Yankhoba Diémé, ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens, ayant présidé l’atelier d’ouverture. «Ces chiffres macabres ne sauraient nous laisser indifférents. Ils sont le reflet d’une crise de sécurité routière à laquelle nous devons apporter une réponse immédiate et forte.

Car au-delà des statistiques, chaque accident est un drame humain, une souffrance partagée. Et face à ce fléau, il est de notre responsabilité collective, mais aussi individuelle, d’agir», a-t-il enchaîné, relevant en outre la part importante de l’activité professionnelle dans les accidents. «70% des accidents de la route sont liés à des déplacements professionnels, que ce soit des trajets domicile-travail ou encore des déplacements simplement professionnels», a soutenu le Mitta, s’attendant à une meilleure compréhension de la problématique et des solutions concrètes au sortir des travaux de ce conclave de cinq jours. «Réduire de 50% le nombre de morts et de blessés sur nos routes d’ici 2030 : un objectif ambitieux vis-à-vis du contexte, mais atteignable», a ainsi projeté M. Diémé.

Pour Xavier Idier, Directeur général de la Secaa -initiatrice de ces journées-, ces rencontres s’inscrivent dans une volonté de trouver les meilleures politiques de sensibilisation avec l’implication de l’ensemble des acteurs. «Nous avons, lors du dernier Conseil d’administration de la Secaa, constaté des baisses assez significatives, de 8 à 10%, sur l’accidentologie (…) l’origine de ces chiffres, on peut la trouver évidemment dans une amélioration des comportements, mais ces comportements s’améliorent aussi parce que les messages sont entendus, compris et, j’ai envie de dire, appliqués», a par ailleurs relevé M. Idier, souhaitant la poursuite de ce travail de sensibilisation qui devrait aussi s’étendre aux questions liées à la vitesse, aux addictions, notamment la consommation de substances. «Chaque mort sur la route, chaque blessé grave, c’est la collectivité qui en paie le prix, le prix des larmes, le prix du sang, mais aussi le prix économique des choses. On ne va pas avoir peur d’en parler, ce n’est pas un sujet tabou, mais l’accidentologie routière est un phénomène pénalisant pour le développement du Sénégal», a insisté le Dg de la Secaa.
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