Les habitants de Diamniadio Sud Extension ont exprimé dimanche leur mal vivre à travers une manifestation pacifique. Manque d’éclairage public, d’eau potable, agressions foncières… La liste des maux est loin d’être exhaustive. Moussa Ndao, chargé de la communication du Collectif des résidents de Diamniadio Sud Extension (Crdse), structure mise en place pour porter le combat des habitants, revient sur les objectifs de l’entité, tout en fustigeant le comportement d’agents municipaux qui opèrent sur le site des transactions foncières irrégulières.  Qu’est-ce qui explique ce mouvement d’humeur avec des brassards rouges ?  

Nous sommes en point de presse et les populations ont arboré des brassards rouges en guise d’avertissement. Nos doléances constituent une préoccupation majeure pour nous. Et dans un premier temps, on s’est dit qu’on va organiser un point de presse sur nos difficultés. Si dans les jours à venir rien n’est fait, on va essayer de voir ce qu’il faudra mettre en branle pour amener les autorités à réagir par rapport à nos doléances.

Quelles sont concrètement vos doléances ?  
Le collectif est un cadre d’échanges, de réflexion et de pilotage en vue d’une prise en charge endogène de nos intérêts matériels et moraux. Il a été créé suite aux difficultés quotidiennes auxquelles nous sommes confrontés. Elles sont principalement liées à l’eau potable, à l’électrification, à l’accès surtout en période d’hivernage. Il y a aussi les morcellements récurrents et agressifs perpétrés par des agents de la municipalité sur des espaces dédiés aux édifices publics. Quand on s’est rapproché du maire pour lui parler de ces forfaitures, il nous a dit qu’il n’a envoyé personne pour faire ce travail. Face à la récurrence de ces forfaitures, on n’a pas pu continuer à croiser les bras pour laisser ces gens brader ces espaces qui appartiennent à tout le monde. Le constat étant unanimement fait, les gens ont décidé de faire bloc pour faire face. Il s’y ajoute que la zone manque d’infrastructures de base. Nos enfants font des km pour aller à l’école et il n’y a pas d’infrastructure sanitaire. Autant de choses que nous aimerions voir être réglées par les autorités.

Quelles actions mène l’association pour le développement de la zone ? 
Notre ambition est d’accompagner la municipalité. Nous sommes un mouvement apolitique et prêts à travailler en parfaite synergie avec les autorités locales comme celles nationales. L’objectif c’est que la population puisse avoir accès au bien-être, que les gens puissent avoir un cadre de vie agréable, que leur progéniture puisse aller à l’école sans pour autant faire des km, disposer d’une structure de santé… Nous avons aussi nos exigences et elles tournent autour du désensablement par la mairie et l’arrêt définitif des morcellements dans la zone du marigot, la délivrance par la municipalité de tous les actes administratifs aux attributaires de parcelles, l’extension du réseau de Sen’Eau pour un accès à l’eau potable, le bitumage et le pavage des rues et voies d’accès du quartier.
Propos recueillis par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant)
abndiaye@lequotidien.sn