Les ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs sont très remontés contre les industriels, qui font fi du protocole signé au mois de juin pour régir le secteur. Les membres de la fédération annoncent une marche nationale prochainement.Par Alioune Badara NDIAYE –
Ils espéraient que le protocole décroché le 19 juin allait consacrer la bonne marche de leur activité. Que nenni ! Les ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs vivent toujours le calvaire, en dépit des termes clairs énoncés dans ledit protocole d’accord. «Ça faisait longtemps que les ferrailleurs du Sénégal couraient après l’Etat du Sénégal pour avoir un protocole d’accord. C’est finalement en 2023 qu’on a eu ce protocole d’accord, mais on s’est rendu compte à la fin que ça a été un piège pour tous les ferrailleurs», s’est désolé mardi Assane Bissichi, président de la Fédération des ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs du Sénégal. «C’est un protocole tripartite qui réunit les ferrailleurs, les industriels mais aussi les exportateurs. Dans ce protocole, il n’y a que les ferrailleurs qui respectent leur engagement», a poursuivi M. Bissichi, à l’occasion d’une mobilisation des acteurs de l’entité. «L’Etat nous a contraints à vendre la ferraille aux industriels uniquement dans un pays où le commerce est supposé être libre (…) Il était prévu dans ce protocole que ces industriels doivent prendre toutes sortes de ferrailles, quelle que soit leur nature», a-t-il évoqué au nombre des termes du protocole. Il s’est désolé que les industriels ne respectent pas cette obligation. «A Metalsen, si votre ferraille arrive là-bas et qu’il y a de la fonte, on vous chasse dehors avec votre chargement, quel que soit le lieu d’où vous venez», a-t-il évoqué en exemple, indiquant aussi qu’une unité industrielle refuse de son côté l’installation d’un écran qui permet aux ferrailleurs d’être édifiés sur la capacité exacte des chargements. «On avait des exportateurs qui venaient en aide à ce secteur en prenant cette fonte», a-t-il souligné, notant que le non-écoulement de la fonte est source de blocage. M. Bissichi a déploré la baisse du prix de l’aluminium dont il a été informé par un message alors qu’il était sur place. «Le protocole d’accord avait mis sur pied un comité de fixation des prix dans lequel les ferrailleurs doivent siéger. C’est une autre façon de démontrer que nous ne représentons rien pour eux», s’est-il désolé, non sans attaquer les industriels. «Nous sommes face à des industriels qui nous font du mal», a dit M. Bissichi, assurant qu’ils vont se faire entendre dans ce combat. Les ferrailleurs et brocanteurs souhaitent une audience avec le Pm Amadou Ba pour une solution définitive à leur secteur. Le cas contraire, ils promettent de passer à la vitesse supérieure dans ce combat. «On se dirige vers une marche nationale et le Syndicat des ferrailleurs va être remis sur pied car il y a des combats que seul un syndicat peut porter», a-t-il assuré.
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