Diamniadio – Production annuelle de 12 mille tonnes de farine de poisson : La Coalition contre les usines de farine de poisson exige l’arrêt du «carnage» en mer

A Diamniadio, la colère gronde. Les membres de la Coalition nationale contre l’implantation des usines de farine et d’huile de poisson en ont marre de la concurrence déloyale que leur imposent ces industries.Par Alioune Badara NDIAYE –
Les membres de la Coalition nationale contre l’implantation des usines de farine et d’huile de poisson en ont marre de la concurrence déloyale que leur imposent ces industries. Des usines qui, par leur activité, favorise un «vrai carnage dans les eaux» en utilisant comme matière première des espèces «considérées en état de surexploitation par le Groupe de travail de la Fao sur l’évaluation des petits pélagiques». Mardi, elles ont déposé en ce sens un mémorandum au Ministère des pêches, des infrastructures maritimes et portuaires (Mpimp), avec l’espoir que la tutelle va prendre des mesures appropriées face à cette pratique. «La production totale de farine de poisson est estimée à environ 12 000 tonnes par an au Sénégal, ce qui correspond à environ 60 000 tonnes de poisson frais (…) Une usine de farine de poisson n’emploie en moyenne que 15 personnes, contrairement aux dizaines de métiers que crée la transformation artisanale dans chaque site de transformation du Sénégal», a énuméré, entre autres dommages causés par ces usines, Mamadou Sarr, le porte-parole du jour. «Les usines de farine et huile de poisson concurrencent fortement les marchés locaux de la consommation et les femmes transformatrices dans l’accès à la matière première -essentiellement les petits pélagiques- en jouant sur leur fort pouvoir d’achat», a poursuivi M. Sarr dans la lecture du mémorandum. Cela explique «en partie le manque de poisson pour la consommation dans les marchés locaux», ainsi que la léthargie constatée dans les principales aires de transformation artisanale du pays. Face aux impacts négatifs de ces installations industrielles, la coalition a exhorté la ministre à appliquer les recommandations issues des concertations du 23 octobre 2019 sur la problématique des usines de farine et d’huile de poisson, et de geler toute nouvelle implantation d’usine de farine et d’huile de poisson au Sénégal à travers un arrêté ministériel. «Fermer toutes les usines de farine et d’huile de poisson ouvertes après ces concertations -usine de Cayar et usine de Sandiara-, fermer toutes les usines de farine et d’huile de poisson qui polluent l’environnement», ont-ils mis sur la table, demandant en sus l’interdiction de l’utilisation de poisson frais propre à la consommation humaine dans la fabrication de farine et d’huile de poisson. Ils ont rappelé que sur les 8 usines autorisées au Sénégal, les 6 sont actives en 2024, impactant gravement la transformation artisanale et causant des impacts socio-environnementaux incommensurables.
1 Comments
Non aux usines de farine de poisson. Ells sont très dangereuses pour l’économie