#Diamniadio – Tensions à Dougar : Les populations marchent dimanche

En conférence de presse hier, le Cadre d’échange, de réflexion et d’action pour le développement de Dougar (Cerad), appuyé par Y’en a marre et Frapp France dégage, n’a pas montré des signes de faiblesse dans sa lutte pour récupérer son assiette foncière. Il a annoncé une marche dimanche prochain.Par Mamadou SAKINE –
Le contentieux entre les populations de Dougar et Peacock est loin de connaître son épilogue. En attendant de trouver une solution à cet «épineux» problème, le Cadre d’échange, de réflexion et d’action pour le développement de Dougar (Cerad) annonce une «marche géante» ce dimanche. Après la journée mouvementée du dimanche, les Dougarois, soutenus par Y’en a marre et Frapp France dégage ont organisé hier une conférence de presse pour s’exprimer sur ce litige foncier qui connaît chaque jour des développements inattendus. «Les bandits fonciers doivent être arrêtés si on ne veut pas que le pays bascule dans le chaos. Nous avons été surpris, choqués et scandalisés d’apprendre que la Dscos a mobilisé des gendarmes qui sont nuitamment entrés dans les maisons des habitants de Dougar, en fracassant les portes, en démolissant les fenêtres jusqu’à en arrêter 34 personnes», charge Guy Marius Sagna, porte-parole du jour. Le coordonnateur de Frapp France dégage dénonce une violence «excessive et inutile» contre des personnes qui réclament «juste leurs terres». Il ajoute : «On a voulu les déshabiller pour habiller des Sénégalais et ils ont dit non. Et ce qu’ils défendent est légitime. Il incombe à Macky Sall de prendre des décrets pour délimiter les zones où les investissements doivent se faire.» A Dougar, les populations semblent déterminées à aller au bout de ce bras de fer. A l’image de Ndingeler, les conflits fonciers sont légion dans ce pays. «Le problème du foncier est une bombe qui, si elle explose, va détruire tout le Sénégal. Les bandits fonciers, de quelque bord qu’ils puissent être, doivent être arrêtés», appelle Guy Marius Sagna.
22 personnes toujours en garde à vue
En attendant, les populations réclament la libération des personnes arrêtées dimanche dernier. Il faut savoir que la confrontation a été violente ce week-end entre les populations de Dougar et les Forces de l’ordre. Lasses d’attendre les discussions avec la société Peacock suite aux bons offices d’émissaires, les populations, qui se désolent du mutisme des autorités, se sont signalées pour l’arrêt des travaux sur le site de 72ha, objet des manifestations. Si 34 personnes ont été arrêtées dans la journée du dimanche, 22 restent toujours en garde à vue dans les brigades de gendarmerie de Diamniadio, Sangalkam et de la Zone franche de Mbao.
msakine@lequotidien.sn