Trois de ses pays membres ayant enregistré jusque-là des cas de variole du singe (mpox), l’espace Cedeao est de plain-pied dans l’anticipation pour une riposte appropriée à la maladie qui gagne du terrain. Un atelier régional de formation sur le diagnostic moléculaire du virus de la variole du singe s’est tenu en ce sens à Dakar sur 5 jours, avec la participation de plus de 35 techniciens de la santé en provenance des 15 pays de l’espace, mais aussi de la Mauritanie et du Rwanda. «L’objectif de cet atelier qu’on a pu organiser du 26 au 30 août était de regrouper tous les pays de la Cedeao, en plus du Rwanda et de la Mauritanie, donc 17 pays africains, ici à Dakar, pour pouvoir mieux nous préparer et donner à ces pays tous les outils, toutes les compétences techniques, pratiques et théoriques», a indiqué, vendredi, Dr Abdourahmane Sow, directeur de la Santé publique à l’Institut Pasteur de Dakar. Ceci, a dit Dr Sow qui s’est exprimé lors de la journée de clôture tenue au Hub régional des urgences de l’Oms à Diamniadio, pour permettre aux participants, de retour dans leurs pays respectifs, de pouvoir détecter rapidement, de traiter et aussi de contrôler la maladie. «Plus de 35 personnes ont été formées. Elles vont toutes rentrer avec des kits réactifs pour pouvoir faire dans leurs pays le diagnostic et le séquençage», a-t-il poursuivi.

Revenant sur la situation de la maladie déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Oms à la mi-août, le directeur de la Santé publique à l’Ipd de préciser : «Pour l’Afrique de l’Ouest, on n’a que trois pays qui ont des cas actifs : Nigeria, Côte d’Ivoire et Liberia. Pour les autres pays, même si on n’a pas encore de cas, on a renforcé le système de surveillance. Des cas suspects sont en train d’être reçus, il faut que les gens puissent avoir toutes les capacités pour les tester.» Pour Thierno Baldé, chef du Hub régional des urgences de l’Oms pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, c’est la rapidité de la propagation dans certains pays, notamment dans l’Est de la Rdc et au Burundi, qui a conduit à cette alerte de l’Oms. Sa recommandation pour cette maladie qui «existe depuis les années 1970», c’est de ne pas focaliser la lutte sur le vaccin. «Il y a beaucoup d’autres piliers de la réponse qui sont importants», a-t-il dit, exhortant les populations à accepter la réalité de cette maladie et d’éviter la stigmatisation. Pr Baldé a invité les populations à réactiver le logiciel de protection individuelle, comme du temps du Covid, face au mpox, «une épidémie complexe avec différents modes de transmission». Pour l’année 2021, 22 mille 863 cas ont été enregistrés en Afrique selon un décompte du 27 août d’Africa Cdc, et 622 décès liés à la maladie ont été signalés, selon la même source.
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