Une délégation du Front démocratique et social de résistance nationale (Fdsrn), une plateforme mise en place par l’opposition, la société civile et les organisations syndicales, a rendu visite hier aux blessés des affrontements entre policiers et élèves du lycée Malick Sy de Thiès. Occasion pour Mamadou Lamine Dianté et Mamadou Diop Decroix de revenir sur la crise scolaire qui n’a que trop duré. Il dit : «Ce n’est pas dans la violence que l’on va régler le problème.» Pour Dianté, les élèves ne réclamaient qu’un «droit fondamental consacré par la Constitution sénégalaise : l’éducation». Il dénonce que la seule réponse de la part de l’Etat soit de leur envoyer des Forces de l’ordre. Ce qui a abouti à des «affrontements d’une violence inqualifiable» qui ont occasionné deux blessés graves, toujours en soin au service des urgences de l’hôpital El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène. «Nous avons été au chevet de ces deux élèves, mais nous n’avons pas pu les voir à cause de leur état de santé.»
Par contre, il dira : «Nous avons rencontré leurs parents. Ils sont désemparés de leur état de santé de plus en plus inquiétant. Et le seul cri du cœur qu’ils ne cessent de pousser, c’est que leurs enfants soient non seulement pris en charge par l’Etat, mais qu’ils puissent bénéficier d’une évacuation à l’extérieur.»
Le Fdsrn compte porter le plaidoyer auprès des autorités pour que «pareille situation ne se reproduise à Thiès et partout ailleurs au Sénégal». Aussi, Dianté lance-t-il un appel aux Sénégalais pour dire «non à une année blanche», car «en réalité, l’inquiétude des élèves du Sénégal aujourd’hui, c’est qu’effectivement au rythme où vont les choses, nous allons droit vers une année blanche. Et cela est inacceptable. Il faudrait le plus rapidement possible que des solutions soient trouvées pour que la paix revienne dans l’école».
A l’Etat, il demandera d’«ôter cette psychose qui devient de plus en plus générale et de rassurer davantage les élèves». Et cela «ne doit pas se faire avec des calculs mesquins pour un semblant de réaménagement du calendrier scolaire en pleine grève. Assurons une reprise normale et immédiate des enseignants-apprentissages d’abord» ! Ainsi, il propose à l’Etat «de réunir l’ensemble des acteurs éducatifs pour parler du réaménagement du calendrier scolaire pour qu’il soit consensuel». Il termine en lançant un appel aux Forces de défense et de sécurité «à plus de responsabilités».
nfniang@lequotidien.sn