La commune de Diaobé connaît une situation sécuritaire précaire, selon une étude commanditée par l’Agence nationale de sécurité de proximité (Asp) qui cherche à atténuer les circonstances liées à l’insécurité par l’implication de plusieurs acteurs étatiques et communautaires. Bientôt un Contrat local de sécurité (Cls) va lier l’Admi­nistration et les communautés à travers la mairie.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)

– La position géographique de la commune de Diaobé-Kabendou et son célèbre marché hebdomadaire qui attire beaucoup de monde en font un réceptacle du grand banditisme. Aussi l’Agence nationale de la sécurité de proximité (Asp) l’a-t-elle choisie parmi 14 autres collectivités territoriales à travers le pays pour la signature d’un Contrat local de sécurité (Cls) qui va impliquer la Préfecture et les communautés représentées par la mairie. Mais déjà, l’Asp a commandité une étude diagnostique sur la situation sécuritaire dans la commune. Mardi passé, le cabinet Inova, qui a exécuté ladite étude, a partagé les résultats et expliqué le projet à certaines institutions, organisations et structures, parties prenantes du processus et du projet, au cours d’un Comité départemental de développement tenu à la Préfecture. L’adjoint du préfet, Mamadou Lamine Ngom, est revenu sur la genèse du projet : «Il s’agit une politique publique sécuritaire décidée au plus haut sommet de l’Etat à travers le Plan Sénégal émergent (Pse), essentiellement en son axe 3 qui promeut la gouvernance sécuritaire de proximité. C’est un projet qui est porté par l’Asp à travers ses différents démembrements. A la base, une étude a été menée pour voir la cartographie de la délinquance à travers le territoire national et 15 communes ont été choisies dont celle de Diaobé-Kabendou.»
Le cabinet Inova a partagé le Diagnostic local de sécurité et informé des différentes étapes qui aboutiront à la signature d’un Contrat local de sécurité entre la mairie qui représente les communautés et le préfet du département. Selon Boubacar Dia, facilitateur auprès du cabinet d’étude, «outre le recrutement, la formation et le déploiement des agents de sécurité de proximité, l’Asp a aussi pour mission de fournir une documentation de planification qui contribue à l’éradication du phénomène de la délinquance». Pour cela, il faut impliquer plusieurs acteurs étatiques et non étatiques, les forces de défense et de sécurité, les mouvements de jeunes, les organisations communautaires de base, la Société civile et les collectivités territoriales.
Le cabinet va accompagner la mise en place de Comités consultatifs citoyens qui vont faire l’état des lieux de la délinquance au niveau de chaque commune cible, mesurer et prioriser les actions à mener sur le terrain et proposer des mesures d’atténuation et de prévention de la délinquance. Le comité consultatif va aussi élaborer un plan d’action sur lequel la commune devra se baser, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité et les autres parties prenantes pour réunir les conditions d’une sécurité durable dans la commune.
Déjà les intervenants ont relevé la nécessité de régulariser les quartiers spontanés et éclairer les quartiers et villages de la commune pour atténuer les circonstances liées à la délinquance. De même que de reconstruire le camp de gendarmerie incendié au cours des émeutes des pro-Sonko du mois de mars 2021 et former certains citoyens aux techniques de dénonciation pour ne pas les exposer à la vindicte des délinquants.
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