Emigré malgré lui-même. Amadou Ndiaye a dû être convaincu sur insistance d’un cousin à lui pour aller en Italie en 1990. Un Bac scientifique en 1985 au lycée Limamou Laye pouvait pourtant lui ouvrir les portes du Sénégal scientifique, mais la pression familiale était très forte pour ce «soutien de famille». Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) a alors commencé, comme le font la plupart des émigrés à leur arrivée dans ce pays, par le petit commerce. Il tombe juste sur la «loi Martelli» qui lui a permis d’obtenir son permis de séjour. Ndiaye qui était au sud peut désormais afficher le sourire puisque l’Italie lui sourit tant. Cet homme de 54 ans aujourd’hui va migrer vers le nord, à Bergamo notamment, où il se lance dans le secteur privé grâce à la même «loi Martelli». Il y travaille dans le secteur plastique, mécanique. Et surtout : «Tout mon parcours, je l’ai fait au sein des mouvements associatifs et religieux pour savoir les problèmes auxquelles les Sénégalais sont confrontés.» Et c’est peut-être bien là qu’il a pris l’attache avec le Pur dont le responsable moral est Serigne Moustapha Sy. Mais ce n’est pas tout : «J’ai reçu des autorités sénégalaises ici en Italie et je leur ai transmis un mémorandum dans lequel sont mentionnées les difficultés que rencontrent nos compatriotes.» Voilà pourquoi, affirme-t-il, «je suis la personne la mieux placée pour proposer des solutions à nos compatriotes vivant ici». La première chose qu’il entend proposer, c’est la création d’un «statut des Sénégalais de l’extérieur comme dans tous les autres corps». Amadou Ndiaye estime, en effet, que la diaspora le mérite au nom de sa contribution à hauteur de 950 milliards par an dans l’économie du pays. Il plaide également pour une convention entre le Sénégal et les pays de l’Europe du Sud dont l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, permettant aux travailleurs sénégalais de pouvoir bénéficier de leur retraite et rentrer. Enfin, M. Ndiaye veut une «Maison de représentation pour les Sénégalais de l’extérieur comme la Maison de la presse».