C’est ça qu’on qualifie de singulier. Boucler sa campagne avant le début officiel ! Depuis 6 mois, Mouhamed Touré a sillonné les Etats-Unis pour, dit-il, «comprendre les Sénéga­lais afin de mieux les représenter et rompre avec l’approche politicienne qui consiste à se pointer à la veille d’élection». La nouvelle offre politique que la liste Defar senegaal prône, il la matérialise sur le terrain. «Les politiques ont réussi la prouesse de désintéresser les Sénégalais mais surtout ils les ont aussi dégoutés de la politique. Seuls les militants et sympathisants votent pour maintenir ce système», constate ce coach en développement qui vit en Charlotte (Caroline du nord) depuis 14 ans et qui appelle à changer le système. «Ça fait 57 ans que nous avons le même processus, les mêmes personnes. C’est la définition de la folie de Einstein : Répéter la même chose et penser qu’on aura un résultat différent. Il faut qu’on se débarrasse des politiciens professionnels», ajoute ce candidat de la liste dirigée par Mamadou Sy Tounkara.
M. Touré estime que «c’est Defar senegaal (qui) peut conduire ce changement», car c’est «la seule formation politique qui va à ces élections seule» contrairement «aux 46 autres coalitions qui vont se séparer une fois leur but atteint». S’il est élu député des Sénégalais de l’Amérique et de l’Océanie, il compte proposer «une discrimination positive à l’emploi de la fonction des Sénégalais sortis des grandes écoles de la diaspora, une Cour de justice spéciale pour les Sénégalais de l’extérieur qui va régler les arnaques foncières dont ils sont victimes». Le créateur de la Fondation Ange d’Afrique (14 ans à chercher le premier emploi pour les jeunes diplômés du Sénégal), n’entend pas «laisser le champ libre à son rival» de Bby aux Etats-Unis qui se trouve être «le frère du ministre de l’Intérieur». «En 3 semaines, on ne peut pas connaître les problèmes des Sénégalais, et par respect, je ne voulais pas faire ce que les politiciens professionnels ont fait. Ils se sont endormis et à 3 semaines des élections, ils veulent aller visiter des Sénégalais», a dit le chargé de la communication du directoire de campagne de Defar senegaal.
Ancien élève du lycée Lamine Guèye, Mouhamed Touré se définit comme un «homme politique» et non un «politicien». Il est né et a grandi à Dakar. C’est en 1998 qu’il débarque au pays de l’Oncle Sam. New York sera sa ville d’accueil. Il doit y poursuivre ses études après avoir fait une année à la faculté de droit de l’Ucad. 4 ans auront suffi à ce «boy Dakar» pour se rendre compte que les opportunités financières ainsi le climat tropical de Charlotte peuvent répondre à ses attentes. Chaque année, il vient au Sénégal «participer au développement du pays en donnant des cours dans des universités de la place».