Si Amarante n’est pas écartée, la société française n’a pas encore obtenu le marché de la sûreté aéroportuaire. C’est du moins ce que le ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires a tenu à assurer hier, au cours d’un déjeuner débat où la situation générale de l’aéroport de Diass a été passée en revue avec des journalistes.

Maïmouna Ndoye Seck, ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, s’est hier voulue claire et précise : «L’aéro­port international Blaise Diagne sera fonctionnel le jeudi 7 décembre, et tous les aéronefs civils devront y atterrir.» Madame Seck affirme qu’elle n’a pas d’information selon laquelle une quelconque compagnie aérienne ne voudrait pas atterrir à Diass. Et selon ses collaborateurs, présents hier au déjeuner-débat auquel elle avait convié une bonne partie de la presse, plusieurs demandes d’agrément leur arrivent de nouvelles compagnies. Et le Directeur général de l’Anacim de citer Rwandair et Camair Co, entre autres.
Et pour ce qui est de la sûreté aéroportuaire, la ministre reconnaît qu’elle sera confiée à la police et à la gendarmerie, en un premier temps, mais des négociations seraient en cours pour confier ces fonctions à des entreprises privées. Et pour le moment, Maïmouna Ndoye Seck a tenu à faire savoir qu’elle ne pouvait pas dire si ce sont les Français de Amarante qui vont bénéficier de ce marché très important. Cela, même si elle n’a pas voulu citer nommément ladite société.
Le colonel Dia, de la Haute autorité de la sûreté de l’aéroport, a assuré que cela rentre dans le cadre de répondre au souci des plus hautes autorités de l’Etat, de se conformer aux meilleurs standards dans le monde, en commençant à intégrer les sociétés privés de sûreté aéroportuaire. Car, partout ailleurs dans le monde, «ce n’est pas le rôle de la police et de la gendarmerie de fouiller les bagages des gens, ou de regarder les scanners», d’autant plus que ces éléments de la force publique se caractérisent par leur mobilisme. Une fois formés à ces questions de sûreté, ils pourraient être appelés à servir ailleurs, et cela demanderait à en former d’autres, a déclaré Maïmouna Ndoye Seck.
La responsabilité de la sûreté relève de la Haute autorité des aéroports du Sénégal. Le ministre explique que des sociétés privées de sûreté aéroportuaire existent sur l’ensemble des aéroports du Sénégal. Pour le moment, le Premier ministre vient d’adopter un cahier des charges pour les sociétés privées chargées de la sûreté des aéroports. Ce qui ouvre la voie, selon elle, à la sélection des entreprises qui seront chargées de la question de la sûreté, qui «seront agréées par le ministre et seront autorisées par l’Anacim, à exercer sur un aéroport», a assuré Mme Seck.
Elle a ajouté que certaines de ces sociétés travaillent déjà sur certains de nos aéroports «avec les mesures additionnelles réclamées par certaines compagnies, et par certains pays comme les Etats-Unis. Nous, nous sommes résolument tournés vers l’intégration de ces sociétés privées dans le système», pour pallier l’instabilité fonctionnelle des forces de police et de gendarmerie.
Dans son édition n*4430 du 20 novembre dernier, parlant des problèmes de sûreté aéroportuaire entre autres, Le Quotidien avait déclaré que le contrat de Diass avait de fortes chances d’être confié à Ama­rante. Sans nier notre information, la ministre des Trans­ports aériens assure qu’aucun choix n’est encore définitif. L’avenir le dira très prochainement.
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