Didier Awadi, artiste-rappeur, producteur : «Le Président Sall doit clairement dire qu’il ne sera pas candidat»

Par Mamadou SAKINE –
Le Président Macky Sall doit «clairement» dire qu’il ne sera pas candidat à la Présidentielle de 2024, a déclaré hier, le rappeur Didier Awadi à l’émission Le Jury du Dimanche de Iradio. «Le train de l’histoire ne permet pas au Président Macky Sall un 3e mandat. Le match de l’histoire est un match à deux mi-temps. Il n’y a pas de prolongations dans des matchs de ce type», dit-il. Awadi lie les évènements de mars 2021 consécutifs à l’affaire Ousmane Sonko, Adji Sarr et autres contestations de rue, à cette question. «Je pense qu’ici au Sénégal s’il y a eu toute cette crise, cette agitation sociale, c’est parce que notre chef de l’Etat ne dit pas clairement qu’il ne sera pas candidat. Je pense qu’il faut qu’il le dise pour la paix sociale. On voit où est-ce que ça mène. Est-ce qu’on va attendre d’aller dans le mur pour le dire ? Est-ce qu’on va attendre encore un autre mois de mars ?», argue l’artiste-rappeur.
Pour sa paix personnelle, poursuit-il, parce que «je pense qu’à un moment ça doit être pesant pour lui qu’à chaque fois qu’on ait un regard accusateur mais dit carrément, je ne le fais pas». Ainsi pour Didier Awady, la question du 3eme mandat, ce n’est pas à la France de la régler. Il cite les évènements du Mali avec la destitution par l’Armée du Président Ibrahim Boubacar Keïta et le putsch contre le Président Alpha Condé en Guinée sans oublier les manifestations du mois de mars au Sénégal. «Soyons honnêtes avec nous-mêmes. Soyons honnêtes avec lui (Ndlr : Macky Sall) aussi. On ne le dit pas parce qu’on est contre lui ou contre son parti, on le dit parce qu’on aime notre pays et que ce pays doit rester un exemple de démocratie par tous les moyens», soutient encore Awadi.
Par ailleurs, «le panafricaniste» s’est prononcé sur le procès de l’assassinat de l’ancien Président du Burkina Faso, Thomas Sankara, et 12 de ses compagnons qui s’ouvre aujourd’hui à Ouagadougou. «A un moment de la vie, il faut prendre son courage et assumer ses actes. Quand on pose cet acte ignoble, si on aime son pays et qu’on vous accuse de faits aussi graves, on se met debout et on répond face à l’histoire», dit-il parlant de Blaise Comparé. Principal accusé, en exil en Côte d’Ivoire, ce dernier est poursuivi pour «attentat à la sureté de l’Etat», «complicité d’assassinat» et «recel de cadavres».
msakine@lequotidien.sn