Nous sommes tous conscients que les conditions de l’émergence sont réunies avec le plan Sénégal émergent. Il appartient à chaque Sénégalais de le mettre en application. Il y a des efforts qui sont faits par le Président Macky Sall, mais il
reste encore du travail à faire. Malgré les progrès réalisés dans le secteur de l’éducation avec un budget qui est estimé à plus de 480 milliards, il est dans une instabilité non moindre. Cette situation chronique date depuis nos indépendances. Chaque régime a eu sa dose de perturbation. Aujourd’hui, les
résultats des écoliers suivent difficilement, comme l’atteste le dernier rapport du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen Pastec qui dit : «Parmi les élèves qui arrivent en deuxième année du primaire, seuls 30% atteignent le seuil minimal de réussite. Sur les 6 années de l’école primaire, 50% vont à l’école sans y apprendre grand-chose. Cela développe l’injustice sociale…»
Nous demandons à l’Etat du Sénégal de prendre à bras-le-corps le problème et d’y apporter une solution définitive. Le Sénégal a bien les moyens de donner à ses enfants, une éducation de qualité si la volonté politique est au rendez-vous.
Nous disons que la crise du système scolaire n’est pas une fatalité dans notre pays. Nous devons travailler pour une éducation de qualité au Sénégal. Nul n’ignore qu’une bonne éducation doit pallier la nourriture du corps et celle de l’esprit. Nous œuvrons à éradiquer la faim des élèves dans l’ensemble des écoles
du Sénégal à travers notre programme lancé depuis 2009, les Petits Déjeuners des élèves. Les cantines scolaires ne doivent pas seulement se limiter dans les zones rurales. Les organisations internationales, qui travaillent dans le secteur
de l’alimentation scolaire, ne font que déplacer le problème vers les zones urbaines. La famine qui guette notre pays pousse les familles à s’installer de plus en plus dans les villes et communes en désertant les villages. Les pays qui travaillent pour une éducation de qualité ont renversé la tendance du financement des restaurants scolaires. L’heure est à la responsabilisation et au patriotisme socio-économique. Le Sénégal n’a plus le droit d’accepter que des organisations étrangères nourrissent ses écoliers. Le Président Macky Sall doit nourrir les élèves du Sénégal, nous avons les moyens et les compétences pour le faire. Notre association a démontré que la faim des écoliers n’est pas une fatalité. Nous avons distribué gratuitement, plus de 500 mille repas sous la forme d’un petit déjeuner au rythme de l’année scolaire dans les 10 écoles élémentaires et primaires de la commune de la Médina et certaines écoles
de la commune du Plateau depuis 2009. Nous avons réussi à mettre à contribution la diaspora de la Médina (les sportifs de haut niveau, les cadres expatriés et les immigrés, entre autres). Nous demandons au Président Macky Sall de nous aider à élargir notre programme de restauration scolaire dans toutes les zones urbaines du Sénégal afin de participer à l’épanouissement des élèves, à l’amélioration du niveau de vie des familles, à l’instauration de l’égalité des chances et à la diminution de l’absentéisme, entre autres. Une direction nationale des cantines scolaires du Sénégal doit piloter, organiser et gérer
le programme socio-économique. Les restaurants scolaires constituent une valeur ajoutée sûre et certaine pour notre économie et nos populations.
Sur le plan économique, les cantines scolaires constituent un grenier d’emplois pour notre jeunesse. En effet, sur la moyenne des 8000 écoles que compte le Sénégal, nous pouvons créer 32 000 emplois directs sur le territoire national, autant de formations spécialisées aux métiers de la cuisine et de la restauration. Les emplois indirects ne seront pas en reste. Ils toucheront les secteurs du transport, l’agriculture, l’élevage et les services annexes aux cantines scolaires.
Les secteurs primaire et tertiaire de notre économie seront mis à forte contribution. Ce dynamisme permettra de booster l’autosuffisance agricole dans notre pays. Sur le plan de la santé, les cantines scolaires vont améliorer les conditions nutritives des élèves. Les enfants vont manger mieux. La facture de la santé sera diminuée. La consommation locale sera à l’ordre du jour chez les enfants. Notre pays peut relever ce défi d’éradiquer la faim des écoliers avec le Pse. Le Président Macky Sall doit nourrir les écoliers du public. Le retour sur investissement sera au rendez-vous pour le Sénégal tout entier.                     Nous devons travailler pour renverser la tendance actuelle qui voit les grandes organisations étrangères, Ong, associations, présentes dans notre pays, nourrir nos enfants. Cette situation est un risque de dépendance et un goulot d’étranglement supplémentaire pour notre pays.
Ousmane KANTE
Président Asso Akmd
Initiateur du programme les
Petits Déjeuners des élèves